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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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22 avril 2009

"Queja"

J’avais piqué ma petite colère au siège espagnol de Rail Europe. Rien de bien méchant. Du haut du quatorzième étage de la Torre Madrid je n’avais fait que manifester mon mécontentement face aux pratiques abusives dont la compagnie usait pour aguicher ses clients, leurs promettant services et tarifs utopiques auxquels bien peu de fois ils auraient droit. Aujourd’hui ce client bafoué c’était moi! Pas moyen d’imprimer mon billet depuis leur foutu serveur, total, obligé de traverser la ville [après tout rien ne m’obligeait à leurs dire que je vivais tout près] pour venir le chercher et en plus ils avaient le culot de me réclamer 5 euros de frais de gestion parce que j’avais selon leurs dires choisi de venir le retirer ici! Je n’avais rien choisit du tout, sinon que la seule option disponible c’était trouvée être celle là. Avec la S.N.C.F. c’était le même scénario désastreux qui se reproduisait à l’infini, depuis des mois, des années même! Tout cela parce qu’ils avaient eu la géniale idée de créer une compagnie spéciale pour assurer le transit transpyrénéen, un train par jour, vous parlez d’un trafic! Toujours est-il que sous l’excuse bidon que cette compagnie, Elipsos pour ne pas la nommer gérait tout, la Renfe comme la S.N.C.F. se renvoyaient inlassablement la balle et le client au banc de touche au moindre problème, ce qui bien entendu arrivait constamment. Leurs tarifs étaient incompréhensibles et dans bien peu de cas le voyageur sortait gagnant. Comment expliquer par exemple qu’un billet identique dans le même train [rappelez-vous, il n’y en a qu’un] puisse coûter, selon que vous l’ayez acheté avec plus ou moins d’anticipation, sur le net, dans une boutique S.N.C.F, une gare où chez le voyagiste du coin de 69 euros prix affiché sur leur brochure à plus du double voir du triple dans certains cas. Comme ce gilipollas du Corte Inglés qui m’avait proposé tout sourire il y a quinze jours de cela un aller Madrid-Paris pour 280 euros et paru tout étonné que je lui dise qu’à ce prix là je préférais encore ne pas voyager! Qu’aurait-il donc voulu, que je lui tende ma carte bleue d’une main et lui serre l’autre en le remerciant? Le bon tarif, celui des 69 euros en fait 70 existait bien, en siège inclinable de première classe, enfin cela c’était sur le papier dans la réalité les fauteuils de première ne s’inclinaient qu’à demi, juste de quoi fermer l’œil quelques heures. Qu’en aurait-il été s’il avait existé des sièges de seconde classe? Ils nous auraient fait voyager debout comme dans un wagon à bestiaux! Seule ombre au tableau pour dénicher le précieux sésame, il fallait se lever de bonne heure, ou plutôt vouloir se coucher tard. La veillée paraissait éternelle, quand rivé à l’écran de l’ordi velléité vous prenait de vouloir acquérir en ligne le précieux bristol. Toutes tentatives, tant sur la page de la Renfe que sur le propre site de la S.N.C.F. se soldait généralement par un échec et le même grossier vocable sortait invariablement de votre bouche quand après une tentative puis une autre et encore une autre vous finissiez par abdiquer envoyant au Diable, ordinateur, transport ferroviaire, et sacré bon sang de voyage sans distinction aucune! Quand après avoir patiemment sélectionné votre trajet et saisit vos dates, le billet apparaissait sur l’écran et que validant votre commande, la satanée bécane vous répondait qu’elle ne pouvait satisfaire à vôtre demande, s’excusant  que suite à une erreur technique, on vous priait de bien vouloir réessayer ultérieurement, et vous naïf vous faisiez l’erreur de la croire! Pour gagner un peu d’argent que de temps dépensé! Bref aujourd’hui, miracle, tout avait bien marché! J’avais dégoté un billet à 111 euros [plus les 5 euros que me réclamait la poufiasse de Rail Europe] et à seulement six jours de mon départ. Décidément c’était à y rien comprendre! Aujourd’hui la ville avait été réquisitionnée. Pour qui? Pour quoi? Il y avait un flic à chaque coin de rue comme à Paris. Pour garantir la sécurité du citoyen sans doute et s’assurer qu’il se porte bien, traverse dans les clous et ne commette ni délit ni larcin d’envergure comme pisser sur la chaussée par exemple. Madrid avait donc sortit le grand jeu et revêtu ses habits de gala, comme si l’Espagne boudée [boutée aussi] des grands sommets avait décidé de se réunir avec elle même! Après quelques minutes, sirotant un Coca bien frais au soleil d’une terrasse sur l’œil fatigué de Clint Eastwood et ça ce comprenait, depuis des semaines qu’il tenait le haut de l’affiche et régnait en maître sur le carrefour de Callao, je compris ma méprise. Dans quel pays, dans quelle démocratie les intérêts du citoyen lambda passaient avant ceux de l’état? Un cortège de voitures officielles qui elles aussi auraient bien pu sortir de Gran Torino [le jeu] déboula sirènes hurlantes de derrière moi pour dévaler la Gran Via en direction de Plaza España. Quelques motards jaunes et bleus, puis ceux tout vert de la Guardia civil ouvraient la procession, veillant à écarter les indigents sur les bas-côtés de la voix. Puis surgit une Cadillac énorme aux ailles surdimensionnées qui elle aussi aurait crevé l’écran si Clint l’avait conduit, à sa suite d’autres Cadillac couleur charbon, monteurs ronflants puis une Rolls Phantom avec à son bord des généraux bien réels et sans doute quelque dignitaire influant en plus des militaires. Passèrent d’autres Cadillac et d’autres motards, il ne manquait que les véhicules de la propreté pour clore le défilé et l’on se serait cru à Paris un quatorze juillet! Un fanion planté en poupe de la grosse berline anglaise m’avait fait remarquer qu’elle battait pavillon indien. Que d’argent gaspillé quand on pensait que chez eux plus d’un crevait de faim! Ils auraient tout aussi bien pu faire comme moi et prendre le train!

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