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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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16 août 2009

Dualité

Madrid est déserte et la paix règne enfin dans la capitale. Malgré les 37° de cette fin de journée, on respire mieux que d’ordinaire, les voitures distillant leurs gaz d’échappement sur l’autoroute des vacances!

Mes pensées comme mes trippes et mes os sont en vrac. La dieta mediterránea ne me réussit pas y me saque a la mierda le premier jour à Almeria. Une simple chute de la hauteur d’un tabouret dont les fibres tendues à l’extrême par un soleil brûlant se sont rompues alors qu’il n’y avait pas une minute que je m’étais assis dessus. Je suis tombé en plein sur le coccyx, cet amas de vertèbres atrophiées qui nous rappelle qu’un jour pas si lointain nous possédions une autre queue que celle qui se balance ostensiblement devant. Je constatais à mes dépens que les résidus subsistant de la vraie trônaient au beau milieu de mon séant et que je venais de m’affaler dessus! Du coup, demain, je n’aurai d’autre remède que de retourner au centre de santé de Las Cortes pour que mon mal de fesses ne vienne pas entraver la bonne marche des vacances.

J’ai vu le toubib, il ne s’agit d’après lui que d’une simple lésion. Avec une bonne dose d’analgésiques mélangés à des anxiolytiques puissants cela devrait passer tout seul en quelques jours. Le tout accouplé bien sûr à l’inhibiteur de protons que je prends déjà et qui tend à réduire la quantité d’acide chlorhydrique produite par mon estomac déficient, histoire que les maux ne s’additionnent pas entre eux.

Revigoré par la potion miracle et son effet placébo, j’entrepris de remonter la Castellana depuis Atocha jusqu’à Plaza Castilla, six kilomètres six cent exactement. C’est pas énorme mais je manque d’entrainement. L’avenue en elle-même ne présente pas un grand intérêt, sorte d’immense rambla où les voitures ou peu à peu remplacées les piétons, elle abrite ministères et sièges sociaux des principales banques et compagnies d’assurances du pays. On est dans la stratosphère de la finance, loin de nos petites misères de prolétaires. Les pauvres se cachent dans le métro souterrain. Arrivée à destination, je décidais d’emprunté moi aussi le métropolitain préférant ce moyen de locomotion et de loin à mes jambes fatiguées.

A la maison, je reposais mon corps tout en faisant travailler ma cabeza. Dans l’une des niches de la bibliothèque s’entassaient, études, essais, et autres traités de psychologie. [Celle dont je manque!] Je m’emparais de plusieurs volumes et les feuilletais avidement dans l’espoir vain de trouver les réponses qui se dérobaient à mes sens depuis des années. Annotés et datés même pour certains d’entre eux qui renfermaient par delà leurs secrets, le ticket de caisse glissé par mes soins entre la dernière page et la couverture. Je pouvais ainsi connaitre la date exacte de mon achat et déduire ainsi mon état d’esprit du jour. Ces informations purement statistiques se complétaient sur le dos du ticket de notes personnelles relatives aux passages importants et parfois même mais c’était plus rare la mémoire ne me faisant pas encore défaut utilisais-je le petit bout de papier comme marque page délaissant souvent un livre pour un autre.

Je constatais grâce aux reçus ainsi archivés que la majeure partie de cette petite collection de l’inconscient avait été acquise dans les premiers mois de 2004, ce qui coïncidait exactement avec l’époque charnière entre mes deux séjours à Barcelone. En décembre 2003, je laissais mon ex et l’appartement que nous avions partagé pendant presque deux ans pour regagner Paris à contre cœur et quatre mois plus tard, à la faveur du printemps, j’amorçais mon retour dans mon ancien quartier mais un nouveau logement. Durant ce break avait surgit d’elle même cette introspection en profondeur de façon naturelle.

La lecture pour comprendre et l’écriture née quelques temps auparavant pour thérapie. Libérant par personnages interposés mes pulsions, frustrations et ambitions déçues, cette méthode en valait bien une autre. Me raconter, vous raconter une vérité peut être fausse, mais peu importe qu’elle s’éloigne ou non de la réalité? On n’a pas forcement besoin de croire ce que l’on écrit n’y d’écrire ce que l’on croit. [En quoi je crois?] Idéaliste non nihiliste! Il s’agit là d’un monde bien plus grand et complexe! Un monde imaginaire, inventé par les hommes, pour satisfaire leurs propres besoins et remplir le vide qui les entoure. Avec une bonne dose de névrose on parvient aisément à l’aimer ou à le détester, à l’affronter ou à le fuir et à se laisser gagner peu à peu par ce grandissant sentiment d’impuissance. La dualité et l’ambivalence sont partout! Les sentiments se mêlent et se déchirent avec rage.

Dans cette lute interne, le pragmatique l’emporte souvent sur le magique, le savoir sur l’espoir, l’avenir sur le passé et la mort sur la vie! Défiant, à la fois lâches et bravaches une existence qui tourne en rond nous inventons des subterfuges, effaçant à dessein ce qui manque d’harmonie et nous ennui!

Les ravisseurs rendus retournent leurs armes factices contre eux même et menacent d’attenter à leurs jours! L’heure n’est plus à la négociation, la prise d’otage a échouée et personne ne sait avec certitude en réchappera, voilà la situation!

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