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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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15 août 2011

Escapade à Avignon

SDC18173

Quand Patrick Melasuda débarqua en gare d’Avignon après 17 heures de train, sa première réaction fut de se défaire des derniers oripeaux d’une année de boulot qui lui collaient encore à la peau. Il voulait oublier le microcosme journalistique madrilène, la calle Alcalá, la radio, son micro… Seul face aux remparts qui se dressaient devant lui, sur cette place brûlante de la gare centrale, il ressentait déjà les premiers effets du changement et s’apprêtait à conquérir en douceur la vieille ville, fortifiée mais ouverte au tourisme. Il la prendrait un peu comme on aborde une pucelle, sans précautions particulières mais avec une tendresse infinie. Fantassin solitaire, loin de la plèbe bruyante de Sa Majesté Don Juan Carlos, il était venu chercher le repos et flâner chez l’ennemi d’autrefois (devenu, Europe oblige, un allié de poids et ce en dépit des aspirations régionalistes et divisions sociopolitiques qui rongeaient son pays). Il humait le parfum des vacances, de la lavande omniprésente dans le sud et le plus cher de tous à ses yeux, celui de la liberté ! Il était curieux de constater comment d’un point du globe à l’autre la chaleur affectait les êtres mêmes les plus préparés, dans leur corps mais aussi leur âme. Elle pénétrait par les pores et cuisait la cervelle comme dans un faitout, produisant une étrange sensation de bien être et d’appartenance à une terre jusque là inconnue. Bien qu’il ne s’agisse ici que d’un saut de puce… Quelques pointillés courant de part et d’autre du méridien de Greenwich, le climat avignonnais n’avait rien à envier à la fournaise de Madrid. De l’autre côté de la citadelle, par delà le Palais des papes, on pouvait néanmoins espérer un peu de répit, de fraîcheur et d’humidité apporté par le Rhône qui serpentait en s’étoffant depuis la Suisse. En revanche le Manzanares (plus caniveau que *rio) trop loin du centre n’apportait pas une goutte d’eau à la capitale ibérique que se desséchait au soleil depuis des siècles. (Grâce aux efforts de la municipalité cependant… entre, pots de vin, requalifications de terrains et admettons-le, bonnes volontés de certains élus, depuis cette été une promenade plantée avait vu le jour. Cyclistes et promeneurs l’empruntaient le week-end arpentant les deux rives du fleuve à la recherche d’un peu d’espoir.) Le col relevé de son polo Armand Basi le démangeait, la bandoulière de son sac reporter lui meurtrissait l’épaule et la poignée du trolley lesté de bouquins lui brisait les phalanges à chaque secousse, mais malgré ses petits déboires inhérents à tout voyage estival, Patrick était un homme heureux ! Deux semaines d’un bonheur paisible et amplement mérité comme il n’en n’avait pas connu depuis des années. Qu’importait qu’il ait du passer pour cela, une nuit mal assis, traverser à pied le pont Charles-de-Gaulle pour rallier la gare de Lyon depuis celle d’Austerlitz ? Les petites déconvenues, les faux soucis ne seraient plus tard que des anecdotes à rapporter… Quelques brins dans l’énorme meule de foin qu’il avait incendiée avant son départ… Quand il annonça sans autre préavis à sa chaine que si les auditeurs désertaient les ondes pour apporter à leurs oreilles un peu de renouveau, d’autres sons… Le bruit de la mer, les rires des enfants, le chant des baleines, des sirènes ou les cris des cormorans, il pouvait bien en faire autant ! Et faute de n’avoir pu lui trouver à temps un remplaçant (mêmes les chômeurs n’abondent pas au mois d’août), la station cesserait dorénavant d’émettre entre neuf heures et midi… Et personne ne s’en plaindrait, pas même le directeur partit lui aussi en vacances !  

*Rio-Rivière                 

 

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Commentaires
C
Erreur corrigée, merci!
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R
Attention aux fautes d'orthographe tout de même..."Allier" au lieu d'allié.
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