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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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22 octobre 2014

La vie de province

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Je vis au cœur d’une société archaïque, moi le cynique, l’anarchiste ! Il fallait donc bien qu’à un moment je pousse ma gueulante. Que j’aboie un peu sur les bonnes gens et les passants, ces pauvres erres qui déambulent « inconscients » nez au vent. La province, c’est l’enfer du citadin ! Un « Legoland » à taille réelle où chacun occupe une position. Une place sur le damier, attribuée au préalable par le système qui les encadre, régit et maintient debout l’édifice (qui s’accroit ou se réduit à mesure qu’on lui ajoute ou retire de nouvelles briques). Tous ne remplissant de ce fait qu’une fonction, un rôle (le mien vous l’aurez compris étant de jeter le discrédit sur les autres) au sein du tout ! « Locataires  précaires », interchangeables et remplaçables à souhait, que l’on les jettera dehors quand ils ne serviront plus.

Des clochers vibrent un peu partout au rythme du bronze que l’on frappe. Omniprésence du clergé qui rappelle à ses oilles l’inébranlable promesse de dévotion (et les sacrifices qui vont avec) qu’ils firent un jour à l’Eglise. Des forces de l’ordre, en faction aux intersections (présence manifeste de l’autorité in-compétente) sécurisent les habitants, les renforçant dans l’idée que tout danger a été écarté. (Le pire des maux ne pouvant provenir que d’eux-mêmes, on les surveille de près ! Mais où et quand a t’on vu des brebis se rebeller et trépaner leur berger ?) Des militaires dans leur fort de carte postale que l’on sort aux grandes occasions (et aux petites) afin d’éviter que l’inactivité ne rouille leurs engrenages. Les clés de ce théâtre à ciel ouvert ont été confiées voilà deux décennies à une grosse bonne femme aux allures de mégère qui sitôt élue s’empressa de tout barricader. Refermant derrière elle la porte du dialogue et condamnant par son attitude despotique la cité portuaire à une mort indolente.

Des traditions débiles en veux-tu en voilà amusent la galerie sous un soleil de plomb. Un parterre de soiffards oublient dans l’alcool leurs aspirations d’en jour. (Pour peu que les gueux eurent été amenés à penser avant d’apprendre à faire valser les verres !) Bêtes à corne que l’on sacrifie au nom du bien commun. Pour le spectacle bien sûr mais surtout parce que « le taureau » fait vivre tout une frange de la population. (Dégénérés, arrogants et cupides qui se retrouveraient au chomdu si les bovins les lâchaient.) Après le vin et les spiritueux on abreuve donc la populace de sang frais le dimanche. (Comme au temps des libations.) Le massacre des bovidés engendrant certes quelques pertes qui ne sont rien comparées aux profits engendrés par cette boucherie ! Un collectif de bouseux et quelques barbouzes des pouvoirs publics se partagent la galette tandis que le menu frottin fait la queue aux guichets ! (L’être déshumanisé l’emporte toujours sur l’animal bon mais faible. Sa noblesse le rendant vulnérable.) Et puis « bourreau » c’est un métier ! Ne tranchions nous pas déjà chez nous les têtes (de nos concitoyens cette foi) de père en fils ? (Dire que la guillotine fut inventée pour substituer la hache trop barbare !)

Princesses de pacotille « enrobées », poudrées, fardées et savamment peignées défilent au son du tambour. Suivies de près par leur saint patron (une icône en bois doré lustré par les caresses) et d’autres collectifs de poupées peroxydées et bandes de musiciens poussifs. Les grâces arborant de généreux décolletés que les badauds (oubliant le caractère religieux de la  procession) lorgnent « écume aux lèvres ». (Pour un bout de miche rebondi qui s’échappe du corsage, ils seraient près à se damner !) La fanfare qui ne fait pas de distinction entre les belles en satin et les bourrins en uniforme continue sa complainte laconique. Les instruments donnant à l’unisson de la voix pour stimuler l’émoi d’une foule certes acquise mais encore froide. (L’assistance ayant attendu des mois pour voir ça !) Des dieux païens que l’on brûle en place publique ! (J’en eu un devant mes fenêtres pendant quinze jours avec ses ornements, les angelots et tout le tralala. Quand à la date fatidique on décida de le passer par les flammes, c’est tout juste si la baraque ne partit pas en fumée avec sa majesté, le roi « no-sé-qué ». (Un Don Nadie en polystyrène.) Mais heureusement les pompiers étaient là pour contrôler l’incendie ! (Quand à la suie que cette immolation en règle déposa sur mes vitres, c’est moi qui dus l’essuyer au matin suivant.)

L’inspecteur Harry, Harry Houdini, Harry Truman, Truman Capote, le Show de Truman. (Vous voyez où je veux en venir avec toutes mes métaphores ?) Un flic, un illusionniste, un politicien (un temps au pouvoir), un écrivain/journaliste, un prisonnier. Le respect de l’ordre (en dépit des pratiques), des tours de passe-passe pour gogos naïfs, un message (forcément populiste) que reprennent en chaine des médias soudoyés et un crétin (vous, moi) pour l’écouter ou le lire (à défaut de le comprendre). Le point commun de tout ça c’est le rassemblement au coin du feu. Tous assis sans broncher devant la cheminée ou debout en extase devant la falla primée(elles le sont toutes) qui part en cendres sous les applaudissements. Une ville cadenassée, soudée en apparence avec sa hiérarchie d’élus corrompus et ses basses classes pour servir le gratin. Des « états unis » pour éviter à tout prix que ne monte la rébellion, c’est le modèle qu’on nous sert ! Des citoyens abêtis à l’extrême pour empêcher que ne fermente en eux l’espoir de lendemains meilleurs. Qu’une transformation est possible. La révolution (culturelle) néanmoins se fera, de l’intérieur en douceur et ses seules armes seront le savoir et le bon sens !

« Regardez plutôt le football et les grandes messes télévisées sur vos écrans plats payés à crédit ! » (Nous incite-on.) Parqués chez soi ou au stade. (Ça vous rappelle quelque chose ?) C’est ainsi que l’on contrôle les foules et les flux. Pour anticiper un éventuel changement de cap. Réduire à néant les débats et conversations de café politiquement incorrectes et préjudiciables à l’Etat ! On étouffe la colère, on la bâillonne, on l’étrangle… Ne lâchant du mou que pour laisser planer l’illusion d’indépendance mais priant néanmoins dans les hautes sphères pour que personne n’ouvre sa gueule. On s’imagine que le « ras le bol » sera passager. (En cas de protestations intempestives on ressortira les blindés ! Non, l’autoritarisme n’est pas mort avec Franco !) On enchaine les parties de foot, réchauffe d’une année sur l’autre des concours télévisés ou des couillons viennent (pour une poignée d’euros) se ridiculiser devant les caméras. (C’est bon marché et ça plait !) On balance sur nos têtes des informations qui font peur, amplifiant les menaces terroristes ou les risques d’épidémie. Pour nous distraire de notre objectif réel, on nous rempli ainsi la caboche de conneries ! Une existence sans but valant mieux pour le pouvoir exécutif que la quête de la vérité.

On traverse dans les clous (qui ont disparus depuis belle lurette, ensevelis sous des couches de macadam) pour se rendre Dieu sait où ! On écoute transi (d’effroi) des dictateurs (de pensée) nous assener leur vision du monde. On lit dans des torchons imprimés à la vas vite ou sur des journaux virtuels (sans vertu ni déontologie) les communiqués de presse (erronés) des magnats aux commandes. Ils tirent les mannettes de nos vies et nous poussent chaque jous un peu plus vers l’abime. (Plus dure sera la chute que « les pauvres » n’ont ni parapentes ni parachutes !) On croit (autre erreur) que l’on n’a pas le choix. Mais que ce passerait-il si demain on se mettait au vert à traverser en biais ? Si d’un coup on refusait d’obéir et de croire à cette mascarade d’artificiers ? S’i l’on admettait une bonne foi que l’on s’est trompé, que les politiques ne sont que des fumistes qui sciemment nous mentent (pour être réélus) ? Que quotidiens (et pire encore, hebdomadaires qui on le temps de peaufiner leurs mensonges) font leurs choux gras des rumeurs qu’ils nous vendent mais nous occultent la réalité ! (Ils servent leurs ragots aux moutons.) Qu’il y a autre chose derrière les mots. Des poings par exemple, que l’on ne tarderait pas à recevoir en pleine figure dès l’instant où l’on cessera de coopérer !

Mais revenons à Valence l’espagnole où je me trouve depuis peu et pour je l’espère pas trop longtemps ! Après Barcelone d’où je partis avant que le « pseudo état fantoche catalan » ne me demande mon passeport à la descente du train et Madrid d’où je fuis (c’est dans mas habitudes) ayant vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Le calme recherché ici c’est bien vite transformé en ennuie. Rien à faire et donc pas grand chose à dire non plus ! Voilà pourquoi j’écris moins. Pour ne pas être perçu par mes lecteurs comme un railleur râleur qui se répète. Je m’occupe come je peux. Etirant le temps, le malaxant sans toutefois parvenir à lui donner la forme que je voudrais. J’observe les autochtones (un jeu fatiguant) « condamnés » à vivre à jamais dans cette soufrière ou pétards et pyrotechnie maintiennent leurs sens en alerte.Profitant du rideau de fumée des mascleta à répétition, je serai déjà loin quand ils s’apercevront de mon absence. Courant d’un point à l’autre pour me donner une raison d’exister (disent certains). Les mauvaises langues opinent pour un oui pour un non, c’est dans leur nature ! (Je ferais bien de tourner la mienne sept fois dans ma bouche avant de l’ouvrir !) Pour l’heure je ne tourne qu’en rond ! Je prendrai bien mes jambes à mon cou pour décamper de cette léthargie mais mon bailleur en bon tenancier ne l’entendrait certainement pas de cette oreille !

L’inactivité tue, alors pour ne pas mourir d’ennui je m’invente des challenges. Faisant ceci, faisant cela ! (Actes vains qui me mèneront peut-être quelque part ?) Je vais ici, je reviens de là-bas. (A pied, à vélo, en voiture.) Poussant un peu plus loin, allant un peu plus vite (mais pas trop). Je m’écris un futur en pointillés pour échapper au présent calamiteux. J’évite délibérément mes congénères… Je ne sors donc qu’aux heures creuses qui contre toute attente sont légion. Même au milieu de ce climat moribond, il est encore des plages de totale désolation où la plus complète solitude envahie les rues désertées. Au parc, seuls les arbres me voient passer. Je cours entre les troncs, foulant du pied cet ancien fleuve asséché par l’homme. (Détourner de son lit naturel pour réapparaitre là où l’on jugea bon que l’eau coula.). Je reviens sans être vu de personne à la nuit tombante ou profitant du moment où bourgeois et petites gens se bâfrent, engloutissant des tonnes de bouffe grasse dans quelque meson de renom ou troquet miteux. (Ils abondent dans le centre.) Ils feront la sieste la panse pleine, dormant pour oublier qu’ils sont gouverner comme (et part) des cons, tandis que mon ombre mince se profilera sur les façades de leurs immeubles et les murs en ruine du Carmen.

Internet pour beaucoup est une fenêtre sur le monde extérieur. C’est pour moi une porte de service pour quitter Valence, sortir de la péninsule ibérique et oublier un moment les espagnols (que je supporte par habitude). En treize ans, j’ai appris à les connaître ! A les aimer puis peu à peu à les maudire ! J’avais déjà quitté Paris pour des raisons similaires. Passé quelques temps (mois ou années) « les autres » deviennent notre cauchemar ! La faune de la capitale française me faisait suer ! (Chauvins pour un rien, dès que l’on soulevait le couvercle pour y regarder de plus prêt, ils étaient dans le fond plus « creux » que les marmites de chez Le Creuset ! Les espagnols sont différents… « Eux » ce serait plutôt le genre « vieille poêle à frire cabossée » ! Sans fond ni forme quoiqu’attachants, le cul graisseux (et le manche fatigué). Mais faisant abstraction du lieu, de l’heure, du bruit excessif qui altère mes méninges ou du calme oppressant qui neutralise mes neurones… « Tranquille » ou bien plongé dans le chaos absolu, mon « ennemi » pour le nommer d’un terme familier, plus que les autres (importuns inadaptés, imbéciles incompris, idiots intolérants). Celui qui ne me laisse aucun répit, me rabroue et me bouscule sans écart. Me conduisant, m’éconduisant comme une marionnette. Ce vaurien qui me mène, me malmène par monts et par vaux, m’obligeant à cette vie de saltimbanque, de lâche, de fugitif… Mon Freddy Krueger à moi qui n’est pas une vue de l’esprit mais un être de chair et de sang n’a d’autre visage que le mien ! De grands yeux, un long nez et une barbe de trois jours qui me rase mais que par paresse plus que par élégance je garde toute une semaine. 

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