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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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22 octobre 2015

A nos chers disparus

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A mon grand-père, cet homme « exceptionnellement » normal.

Morts pour la France ou morts pour rien, les héros de demain remplaceront-ils dans nos cœurs et celui de la mémoire collective de part trop sélective ces « chers disparus » d’hier ? Nous avons tous nos « idoles », un petit panthéon de carton que nous édifions au fil des ans pour y ranger nos sujets. Nous y plaçons par la suite des divinités farfelues au sommet pour veiller sur les défunts tombés trop tôt. Partageant la majorité de ces dieux encore vivants il y a peu avec le reste du commun des mortels. La plèbe artificieuse qui aime à se rassembler autour du bûcher et se rappelle à certaines dates inscrites au calendrier celles et ceux qui manquent à l’appel. Depuis la nuit des temps, on se réuni ainsi pour pleurer les membres de notre sérail, en groupuscule ou en grandes assemblés et « tous ensembles » alors on se souvient d’une poignée de personnes « dites » proches… Parents, amis, compagnons de vie (ou de boulot) et célébrités en tout genre fabriquées en grande part par des médias condescendants. En vénérant certaines à l’excès tandis que pour la majorité des autres, tout simplement nous les aimions. La perte de « ces gens là » ne changera certes pas le cours l’Histoire car comme le dit si bien la chanson, pour la plupart ils partirent comme ils avaient vécu tout doucement sans faire de bruit mais elle bouleversera néanmoins la notre à tout jamais. Effaçant d’un revers de la main nos repères, nous laissant orphelin face à l’adversité. C’est donc aux « oubliés », laissés pour compte de tout poil par une société injuste parce que la somme de leurs existences mises bout à bout ne signifie rien ou si peu… Les miens, ceux que j’ai assidument fréquentés ou juste côtoyés. Croisés au détour d’un trottoir ou d’un comptoir. Aperçus de loin en loin. Rêvés, imaginés. Silhouettes majestueuses, mouvantes et émouvantes à la foi, âmes subtiles, corps fragiles qui entrèrent et s’en furent de ma vie (prématurément) mais toujours bien présents dans mon esprit que s’adresse cet hommage. Afin de leurs témoigner mon affection ou ma sympathie par quelques lignes, traits de caractère, points de vue, figures de style maladroites mais sincères.

Ne vous attendez pas ici à quoique ce soit de vaniteux ni de trop pompeux, La pudeur est de mise quand on évoque un ami. A l’heure de mentionner celui ou celle qui pour une raison ou une autre fut précieux à un moment déterminé de notre vie, le mensonge relèverait de l’injure. Et puis les grands éloges, les beaux discours sont l’affaire des Etats vaniteux, des politiques et des institutions publiques qui excellent d’en l’art de la flagornerie. (Beaux parleurs qui parlent pour ne rien dire.) Moi je préfère la simplicité. Concis et précis plutôt que blablateur intempestif. Je ne donnerai pas d’avantage dans le solennel que je laisse de bonne foi au Bon Dieu, à ses disciples et aux dévots dociles, louables le temps d’une messe. Quelques pensées jetées en vrac sur le papier (virtuel) suffiront à exprimer mon attachement. Une attache libre parce que voulue ! Tels les ossements noircis d’un charnier ou les cendres, débris calcinés par les flammes, mes graffitis viendront brunir de petites pages encore vierges il y a peu. Simple liste de noms peut-être. (Qui serait tout sauf exhaustive.) Non pas par ordre alphabétique ou préférence… (Au ranking des sentiments je choisis « le meilleur ami ».) Par ordre d’apparition alors ? (A moins que la mémoire ne me fasse défaut.) Vous en avez d’ailleurs peut-être connu certains ? Et si tel n’est pas le cas, il ne tient qu’à vous de vous représenter ces êtres remarquables. Ils ont peuplé une partie de mon enfance et de mon adolescence avant que la tourmente ne vienne en décimer les rangs, comme le vent s’abattant sur une forêt de châtaignés. Ils eurent néanmoins le temps (souvent à leur insu) de me transmettre un petit quelque chose. Un zeste de leur savoir. Ce brin d’humanité et d’humanisme qui nous différencie de l’animal, du barbare et du bonimenteur stérile. D’aucuns me confièrent quelque secret pour se soustraire au poids des années. D’autres laissèrent volontairement trainer derrière eux les fragments encore vifs d’une vie bien remplie, libre à moi de me pencher pour les ramasser et m’en servir ! D’ailleurs si je me rappelle d’eux plutôt que de ces comètes ou étoiles filantes qui traversèrent le ciel de ma jeunesse (pour aller s’écraser un peu plus loin) c’est que je les considère « importants ». Leurs visages ondulent et se balancent devant moi lorsque je ferme les yeux et même parfois au grand jour. Longue guirlande de lampions unis entre eux,  rattachés par une cordelette invisible mais solide. 

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