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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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31 décembre 2010

2010

 

SDC16638___Copie___CopieDerniers maux, dernière note de l’année, dernières pages du carnet… Il était normal que j’en revienne à ma langue natale pour clore ce chapitre. Une année 2010 contrastée, à peine meilleure que les précédentes avec ses réussites fortuites mais et aussi quelques échecs retentissants ! Cervantès aura supplanté bien des fois Daudet aux cours de ces dernières semaines et dans la rédaction du blog l’espagnol a pris le pas sur le français. Voilà pourquoi il me paraissait si non juste pour le moins raisonnable d’écrire ce texte là dans cette langue qui fut mienne si longtemps.

An 10 du troisième millénaire après J.C. L’an 42 de ma propre éphéméride, le calendrier selon C.J. ! Le chien s’apprête à regagner sa niche après une année bien remplie en péripéties et expériences intérieures de toutes sortes. Je tenterai l’an prochain de remanier un peu la présentation austère du blog devenue obsolète. Mes premiers pas dans l’univers de l’informatique ne laisseront sans doute pas plus de marques que je mes écrits d’empreintes dans le vaste monde de la littérature ! Enfin ! Je ne suis pas sûr d’avoir servi au mieux mes maîtres (Hugo, Zola, Balzac, Musset,…) ni d’avoir été à la hauteur du grand Diogène dont j’ai revêtu les oripeaux sans lui demander son avis. La lumière de sa lanterne m’aura-t-elle seulement éclairé ? Il se peut que j’ai avancé mais ne n’ai point progressé ! (A part peut-être dans ma maîtrise de l’espagnole ?) Sur  les traces d’Hemingway, le suivant dans ses frasques de loin en loin, je n’ai pas son génie pour la prose, ni son talent pour descendre les verres! La faim n’est pas une fin en soit même si parfois elle justifie les moyens. Ecrire pour vivre non pas pour subsister! Communiquer ! Faire don d’une partie de soi. Sortir de l’anonymat. Noyer son chagrin dans des verres et puis coucher les siens fatigués, des vers alcoolisés emprunts de nostalgie sur le vélin imbibé de houblon, imprégné de tabac blond. Les voyages forment la jeunesse dit-on. La mienne en déclin se fane peu à peu. Les étés sont de plus en plus cours et les hivers de plus en plus rudes. J’ai quand même profité pour le mieux de mes séjours au Portugal, en Andalousie, à Genève. Plus qu’une grosse faim,  il s’agissait de petites fringales passagères. D’envies de m’abreuver à d’autres sources. De côtoyer d’autres gens. Déceler ces petites différences qui nous caractérisent,  et parfois nous divisent. Apprendre à écouter. Chercher à comprendre. Et puis rassasié de nouveaux mots et de beaux paysages je suis rentré au bercail. Ce fut aussi l’année d’une rencontre littéraire avec Murakami que je découvris courant d’un chapitre à un autre et qui m’inspira par la suite dans ma rutine littéraire et sportive. Puis il eut cet échange de regards avec Vargas Llosa que je croisais en bas de chez moi. Il faut dire que j’habite dans le quartier des Lettres et que mon appart est adossé, accroché comme un vers à la vieille pomme composée des rues Cervantès, Quevedo, Lope de Vega Je n’ai néanmoins pas pu à assister à la conférence qu’il donna à l’Athénée. Trop de monde venu l’écouter et l’endroit trop petit ! Sur le plan personnel je pense m’être enrichi bien que mes finances qui avaient crû aux beaux jours se soient bien vite appauvries faute d’injections nouvelles pour  les consolider et je finis 2010 aussi pauvre que je l’avais commencé ! Sur le net, outres les nouveaux lecteurs du blog, je me suis fait quelques contacts professionnels et autres « amis virtuels ». Pour tenter de maintenir mon bon esprit dans un corps sain (et grâce aux conseils de Murakami) j’ai couru toute l’année ! 600 kms sur les sentiers et dans les allées du Retiro et du Jardin du Luxembourg. Quelques désagréments et blessures sans gravités plus loin, lassé de tourner en rond, je m’inscris à deux compétitions sur route où si je n’ai pas fini bon dernier, je ne terminais pas non plus dans les premiers mais récoltais néanmoins les lauriers d’un succès il est vrai plus personnel que sportif. (Point positif : plus la marque est mauvaise et plus la marge de progression est importante !) Mon objectif pour l’année 2011, descendre sous les 40 minutes sur 10 kilomètres! Nouveaux défis, nouvelles ambitions, pour les bonnes résolutions je m’en tiendrai à ne pas réveiller mes anciens démons. Admettre mes erreurs, reconnaître mes tords et parfois mon incompétence, est une tâche difficile je l’avoue ! Néanmoins j’essaierai d’être plus souple ! Ecouter sans juger, parler sans sentencier ! Ne pas perdre son temps mais profiter de chaque instant. Agrandir la famille ! Le petit chien… (Un mâle, une femelle ?) Et le petit péruvien… (Même si là mon choix est clair, la nature m’entendra t’elle?) Ils se résistent toujours à franchir le seuil de la maison. De peur d’être à l’étroit sans doute, ils attendent que nous déménagions pour pointer le bout de leurs nez. (Petites truffes brunes et humides.) Les bonzaïs ont grandis de façon imperceptible. La tirelire se remplie peu à peu mais notre cochon vorace ne semble jamais rassasié ! Déjà deux ans qu’on le nourrit ! Qu’on l’engraisse régulièrement de nos galons de nickel et laiton. Nous rendra-il seulement la monnaie de notre pièce et de ce dévouement dont nous aurons fait preuve à son égard ? Muet, il réclame encore un sursit avant d’être mis à sac. Que son gros corps rond plein de mitraille soit lapidé sans pitié. En attendant le chant du coq, il demeure immobile sur l’étagère du salon, devant les livres de cuisine! A quoi pense-t-il ? Déjà trois ans à Madrid et autant de vie commune avec Bea ! Fin 2011, le compteur sera à égalité entre les sœurs ennemies : Madrid-Barcelona, 4 partout ! Cette année j’ai fêté mes dix ans depuis ce jour de juin ou je posais pour la première fois le pied sur cette terre inconnue. Je ne savais pas à ce moment là que la péninsule ibérique deviendrait ma seconde patrie, une terre d’accueil et de recueil ! En 2011 autre anniversaire, celui de mes dix ans de résidence (afincado como dicen) en Espagne. Dans la Monarchie démocratique (ou démocratie monarchique). Avec bien une bonne cinquantaine d’allers et retours (peut être plus) entre ici et là-bas. La France a besoin de moi ? Vive la République ! Et puis mieux vaut cela que l’inverse. Rien que d’y penser j’en ai des frissons! Non, Paris pour domicile fixe! Pour finir complètement marteau ou tout ratatiné comme un fossile. Echapper aux averses et aux crues, déposé sur un lit d’alluvions ou rejeté comme un déchet sur les berges de la Seine. Et puis en dehors, du temps, les gens gris et les soucis ! Ici la vie s’écoule tranquillement. (Trop parfois et il est nécessaire par moment de mettre un bon coup de pied dans le tapis pour voir ce qui en tombe !) Outre les acariens, les miettes de pain, il en sort parfois une idée novatrice. Des souvenirs aussi que l’on croyait perdus à jamais. Le passé, le présent et l’avenir se mêlent au milieu du séjour, sur ma carpette à poils muette qui ventre à terre se dore aux derniers rayons du soleil de décembre qui filtre entre les fils des rideaux anthracites. Mon petit monde est en place. Bien rangé, archivé en piles droites, mis en boites. Récits de voyage, romans et guides touristiques se côtoient sur les hauteurs de mes mûrs au dessus des portes et des fenêtres et entre leurs couvertures bien au chaud mes petits robots montent la garde. Pas une ligne, pas un bon mot qui ne leurs échappe ! Les CDs sur le mur d’en face n’en mènent pas large, deux mètres tout au plus entre la chambre et le couloir. Ils n’ont pourtant pas de mouron à se faire, ce n’est pas demain que je les remiserai au profit du mp3. Même s’il est vrai que je ne les emmène plus en voyage (ce qui est en soit déjà un premier pas vers le recyclage) je continue d’en acheter pour faire fonctionner l’industrie du disque en péril. Quand les majors auront périclitées pour de bon, nous aviserons ! Ce sera comme pour les pellicules photos. J’en avais des rouleaux et puis des piles de rechanges pour faire marcher mon vieux réflex gourmand. Aujourd’hui avec mon petit compact numérique qui se fait discret dans ma poche (même s’il ne prend pas d’aussi bonnes photos que son grand frère) je pars léger à la recherche DU cliché ! De part et d’autre de la pièce les muses de Batet, femmes de trente ans me font de l’œil. La brune au bouquet et la blonde au perroquet rivalisent de beauté, fraîchement rapatriées sur le sol qui vu naître le maître qui les a peint et qui contrairement à moi choisit de s’exiler dans cette ville que j’ai fuis. Destins opposés. Vies différentes mais pas contraires. (L’une extraordinaire et l’autre super ordinaire). Par la porte-fenêtre, l’écran haute définition du téléviseur, celui de l’ordinateur et la petite fenêtre du chat qui clignote, je m’ouvre sur l’extérieur, me repliant un peut plus sur moi-même. Connecté en temps et en heure avec ces personnes que je ne connais pas ! Si l’inspiration me vient au café, au Starbucks, au Faborit, dans la rue en marchant, ou entre deux lectures, sur le quai d’une gare, dans un train pour nulle part, les grandes lignes jetées, c’est à la maison que je peaufine mes textes avant de les mettre en ligne. Cette année, je passais mon premier noël (navidad) en Espagne. Normalement à cette date je travail, vendant mes services au plus offrant et revendant par la suite les produits qu’il me confit à d’autre moins fortunés qui les achètent ! C’est la bonne affaire, surtout pour celui qui m’emploie, et puis pour moi. Pour le client saigné à blanc, ça l’est moins ! Mais se fournir chez moi ou chez le concourant, c’est du pareil au même. Pour que noël soit réussit, il faut dépenser toujours plus !  Cela dit, avec la crise, la course aux cadeaux s’est un peu ralentie. Avant déjà, la poule aux œufs d’or montrait des signes d’apathie. Depuis 2004, elle bat de l’aile sans parvenir à décoller et le chiffre d’affaire est chaque fois plus bas. Quand au salaire, il ne payera bientôt plus ! A ce rythme, il m’aurait fallu vendre mes avoirs ou vider mes armoires pour travailler ! Ce qui n’est quand même pas le but ! Ainsi donc, plutôt que de me les geler dans la ville lumière, j’ai préféré resté ici et bien au chaud je contemple de derrière le carreau embué les riches décorations de Serrano. La rue est animée. La ville s’éclaire alors que le soir tombe et je dépense quelques deniers dans un moqua crémeux quand j’aurai mieux fait d’aller en gagner, affrontant le froid d’un parvis, ou de la place d’une mairie comme l’an dernier et les précédents! A Salamanca la crise s’est faite discrète. C’est peut-être le seul quartier de Madrid (et de toute l’Espagne) ou l’on mourra d’indigestion avant de succomber à la faim ou au froid. La crise de foie guette les réveillonneurs givrés! Entre noël, le jour de l’an el les Rois, le nanti lâche la bride à ses envies. Sur fond de foi catholique, ces crétins se réunissent autour d’une bonne table, mettant les petits plats dans les grands plats. Ils font don au Seigneurs, d’une couronne rassie (roscón) ou d’un os de gigot tandis qu’ils s’en mettent plein la lampe. Mets de choix et vins fins. Les crus bourgeois s’invitent. On débouche des bouteilles de Rioja gran reserva. (Pas le pinard du coin !) On fait sauter les bouchons de cava dans un grand feu d’artifices alcoolique ! Puis on le sent en bouche qui astique les papilles et coule dans les gorges opulentes! On se sert et se ressert, de l’apéro aux desserts! On préfère gâcher mais surtout ne pas manquer ! Moi, loin de les envier, je les contemple indifférent. Ma richesse, mon orgueil sont ailleurs que dans ce grand foutoir ! Loin de l’économie de marché, je préserve mes économies pour me tenir éloigné le plus longtemps possible de la grande messe et des soupes populaires. Faire fonctionner sa tête, son imagination, voilà qui me meut d’avantage que d’avaler des calories  résigné comme une volaille de batterie qu’on gave en vu de l’abattage ! (Qui des deux du volatil ou de l’amphitryon est le réel dindon de la farce de noël ?) Pas besoin de ce luxe outrancier qui déborde des vitrines. Ni paillettes, ni couronne dorée et pas plus de chapeau pointu pour entrer de plein pied dan l’an neuf, le onzième du troisième millénaire. Si mon trône est étroit et mon bonheur partiel, ils sont tous deux bien authentiques et suffisent à ma joie, soutenant mon derrière, me maintenant vivant et libre de mes choix. 

 

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