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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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27 janvier 2011

TH8

 

SDC16743___CopieSeul face à la page blanche en cette fin d’après midi. Encore vierge mais plus pour bien longtemps ! Je suis les lignes de mon calepin comme la couturière suivrait le fil de trame de son ouvrage. Le bâtissant d’un bout à l’autre, alignant simplement les mots entre les points. Sans schéma prédéfini, j’avance au gré de ma fantaisie puisant mon inspiration là ou je peux. Dans une tasse de café par exemple. Mais puisque l’on me sert le miens dans un gobelet fermé et hermétique à la rêverie, c’est ailleurs qu’il me faut chercher cette aide qui viendra rallumer en moi la mèche éteinte par une journée de marche sous la pluie. C’est sur le ticket de caisse que miraculeusement se manifeste ce coup de pouce du destin. Un caractère bien trempé, mal écrit, une faute de frappe et mon imagination galopante s’en saisie. Tout en bas de l’addition, après la raison sociale de l’établissement, le nom du barista, son matricule, la date du jour et la mention « A Emporter ». Après encore, la description de ma boisson, son prix H.T., la T.V.A., le prix net, la somme que j’ai versée et celle que l’on m’a rendue. Sous une formule de politesse toute faite, **Thank you for coming**, la raison sociale de la maison mère cette foi (là d’où l’on décida ce qui serait imprimé sur le ticket), viennent l’adresse internet et en gras le code des toilettes. Comme s’il s’agissait là de l’élément important à retenir et mémoriser au plus vite en cas d’envie pressante !

Combien de gens poussent en effet la porte d’un bistrot juste pour soulager l’une de ces envies? Mais je doute fort que les détraqués de la vessie, incontinents et autres éjaculateurs précoces soient près à lâcher 4,70 euros pour un café avec un peu de chantilly ! Non ! Eux ils préfèrent les rads malfamés, troquets de quartier et brasseries bon marché ou ils avalent sur le pouce, au coin du zinc et au milieu du tohubohu général, des éclats de voix et du bruit de vaisselle qui s’entrechoque, un express amer fort en café qui charge la langue et anesthésie les papilles pour un euro plus dix ou vingt centimes. Sans y prêter plus d’attention, ils sont les témoins de scènes insolites ou banales de la vie ordinaire. Ecoutent les jérémiades du garçon alcoolique aux gestes pressés mais précis qui manie le percolateur et la pompe à bière en virtuose ! Trente ans qu’il est là derrière le comptoir à faire glisser les consommations la journée sur le tapis mouillé, et le soir venu, il l’astique, le bichonne. Ce café c’est sa vie ! Il souffre de bronchite chronique et d’une saloperie d’asthme car le café est un bar tabac, et du temps où il était permis de fumer les clients ne se gênaient pas pour allumer leurs tiges sous son nez et lui envoyer à la gueule de pleines bouffées de leur poison. Du coup si la cirrhose ne l’emporte pas, c’est le cancer qui viendra le tirer pas le bras.

Après le code à quatre chiffres qui ouvre la porte des gogues, on trouve à l’attention des obèses, des accros aux boissons à haute teneur calorique dont je fais parti et des maniaques de la diététique un conseil ou plutôt une suggestion : Pensez aux bienfaits du thé. Seulement à cet endroit, la machine où la main de l’homme a merdé. La caissière, barista, serveuse au tablier vert qui s’occupe également de débarrasser les tables et accessoirement de nettoyer les chiottes aura tapé trop vite ou trop fort sur son clavier et le « é » de thé s’est transformé en un « 8 » mal formé ! Ce qui ne veut plus rien dire, mais la faute dont le coupable n’a pu être identifié ne sera pas passée à la trappe pour tout le monde ! Ce numéro de série, comme celui des androïdes de Terminator, vide de sens pour tous sauf pour moi, marquera le point de départ et la fin de ce récit. Oubliez-le si vous voulez mais souvenez-vous de la recommandation du Starbucks, et : Pensez au TH8 !

 

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