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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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11 février 2011

Un étranger dans la ville

 

DSC00313___CopieLes quatorze heures de voyage ont eut raison de moi et c’est groggy que je débarque sur le quai de la gare. Fidèle au poste, un flic en civil, le même que la dernière fois grand costaud sans le moindre poil sur le caillou renifle aidé d’un labrador au pelage noir les bagages et colis suspects des passagers descendant du train. Je passe le premier le barrage policier comme si de rien était et me faufile vers l’escalier du métro. Le clébard sachant très bien ce qu’il cherche ne prêta pas la moindre attention au linge sale que je transporte ! Pauvre chien, dur métier que le sien ! Quand à l’humain qui l’accompagne, son sort est différent. Il n’est pas à plaindre et affronte stoïque les courants d’air de la halle ouverte aux quatre vents. On le paye pour s’enrhumer ! Au service du garde des sceaux et de l’Etat! Il est là pour freiner le trafic et la contrebande ! Et puis, sans doute aura-t-il préféré la sécurité d’un emploi au froid où il peut exercer en toute quiétude l’autorité que lui confère sa plaque que de braver le système et qui sait crever de faim. Fonctionnaire de la République ce n’est pas très glorieux et enfant il avait sans doute rêvé mieux ! C’est que l’héroïsme ne pait plus de nos jours! Garde chiourme éloigne de la précarité mais pas de la misère intellectuelle ! Il faut être paré pour affronté les quolibets et le sarcasme des gens dits instruits. Mais avait-il d’autre choix ? Bien sûr que non ! Dans son cas, c’était la Poste ou la caserne ! Il atterrit finalement dans un pénard commissariat de quartier, détaché le matin au contrôle des touristes! Il aurait pu opter pour l’autre camp, celui des voyous, des filous mais c’était plus risqué ou se cantonner sa vie durant dans des boulots de fortune durs et mal rémunérés. Pour qui n’a pas ou peu étudié, la police ou l’armée restent encore les deux meilleures alliées !   

A Paris, apparemment, rien n’a bougé ! Pourtant si je fermais les yeux pour les rouvrir ce soir de novembre 2001 où dans cette même gare je quittais (pour toujours) mon pays ayant pris la tardive mais résonnée décision d’aller m’installer en dehors de ses frontières minuscules, je constaterai que bien des choses ont changées. Ce n’est plus la ville que j’ai connu ni même le Paris de mon enfance dans lequel je grandis et vécu durant trois décennies. De l’état embryonnaire à ce corps d’homme trop grand et dur à porter, j’ai souffert et apprécié la capitale dans mon cœur et dans mes chairs. A présent, les rares fois que contrait je reviens, je ne suis plus qu’un étranger dans la ville ! Tel pourrait être le titre de ce chapitre. La chronique parisienne de qui tente d’élucider le mystère de Paris, de sa vie, de faire la part des choses entre ces maux inventés, ce sentiment d’oppression, de frustration que je ressens sitôt le pied posé sur l’asphalte parisien et la réalité. Essayer de me réconcilier avec le passé tout en me familiarisant avec ce Paris d’aujourd’hui. (Paris ville aux lumières éteintes qui un beau jour peut-être brillera à nouveau ?)

Ce qui me surprend le plus me mettant dans la peau du voyageur lambda venant d’Espagne et de Madrid, c’est la très grande diversité ethnique que l’on rencontre dans les rues de la capitale. Tous différents mais tous français ! La France serait-elle donc devenu un état uni ? (Unique, uniforme, unicolore.) Multiracial, multiculturel ! J’aimerai à penser qu’il en est ainsi mais les apparences nous a-t’on enseigné sont souvent trompeuses et il se peut que derrière cette façade onirique se cache une toute autre réalité, beaucoup moins belle celle là, et beaucoup plus cruelle ! Le monde selon Benetton existe sur le papier mais en dehors des affiches 4x3 et des magazines qu’en est-il ? Pour que tous se sentent égaux, il faudrait premièrement arrêter de stigmatiser les différences allant jusqu’à faire croire qu’à un moment déterminé elles pourraient constituer un avantage. Qu’elles ne soient pas perçues comme un « handicap » serait déjà un net progrès. De plus, méfions nous des effets de mode pervers et éphémères. Quand le meltinpot ne sera plus dans l’air du temps, que fera t’on de tous ses gens « intégrés » de force sur une base erronée? (Les renverra t’on chez eux ? Démontera-t-on les chars de la gaypride pour les revendre en pièces détachées au pays en voie de développement quand il ne fera plus bon être « pédé » ?) Le communautarisme c’est le danger ! Créer un ministère délégué à la promotion de l’égalité des chances, (un autre, de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, supprimé il y a peu), évoquer la « discrimination positive » comme une idée salutaire pour ces chômeurs de longue durée désespérés ou nouveaux arrivants sur le marché du travail « d’aspect différent» quand la simple écoute de ce terme pêché outre atlantique fait froid dans le dos. Le poil s’hérisse et les oreilles se dressent pour qui ne prête pas attention à ces « différences » qu’on voudrait nous montrer ! En quoi, je me le demande la « discrimination » pourrait-elle être positive et pour qui? Les politiques comme toujours se trompent de discours ! On fragmente la société, on la divise. Mais la peur de l’étranger c’est à souhaiter ne fera pas recette dans les urnes. Car en fait c’est à cela que pensent nos dirigeants. Flatter un électorat le plus large possible en vue des prochaines primaires ou de la future élection présidentielle ? (Tous rassemblés derrière un fanion bleu marine, en berne je l’espère!) Voilà qui préoccupe beaucoup plus nos élus que de savoir ce que veulent réellement les citoyens ! Mais sommes-nous prêts pour le changement ?  Employons les hommes pour ce qu’ils sont, non pour ce qu’ils représentent ni pour leur appartenance à tel ou tel groupe. (Leader d’opinion sur Facebook, dans les forums, sur les radios à la télé, et après ?) La France bleu blanc rouge, arc en ciel, black, blanc beur a finit d’exister ! Laissons nous être, français, européens et point.

Autre constatation, les gens sont ici plus grands ! (Preuve s’il en fallait-une que le mélange à du bon !) A Madrid, à Barcelone dans le métro, je suis un géant. Ici au milieu de la bousculade personne ne me remarque, on m’écrase même parfois. (Le civisme n’a jamais été le fort des parisiens !) Le manque de sang neuf appauvri la race, l’abâtardit et l’éleveur de troupeau le sait bien lui qui pour renouveler son cheptel fait appel à un l’étalon venu d’une autre ferme ou achète sa semence auprès de laboratoires garantissant les qualités génétiques des futures portées. Sans en arriver là, un peut de brassage ne fait pas de mal. (Pour ne pas finir comme ces mâles catalans, cheveu éparse, bouche en cul de poule et identique paire de lunettes à monture rectangulaire rouge, noire, verte pour se donner l’air sérieux, eux qui sont parfois ennuyeux au-delà du raisonnable!) En suivant cette voix, (celle des taureaux, pas la nébuleuse des binoclards) je m’emploi depuis un an sans succès il est vrai à essayer de croiser mes gènes avec ceux d’une petite peau rouge descendante de l’Inca. (Même s’il se peut qu’entre temps l’ancêtre ait été sodomisé par des hordes barbares ou les conquistadores espagnols quand juchés sur leurs chevaux, ils vinrent piller sa terre !)  Cristobal Colon, héro sodomite ? Un nom pareil ne s’invente pas !

Autre changement, Il ne fait pas aussi froid que je l’avais prédis ! Le ciel n’est pas aussi gris et l’orage s’éloigne peu à peu de mes pensées. Mes vêtements d’hiver sont trop chauds, m’isoleraient du froid mais constituent une barrière réfractaire aux clémentes températures de ce mos de janvier! La solution, faire les boutiques du quartier latin. Le Boul’mich, du bas de la rue Soufflot aux quais des Grands Augustins! Bonne surprise là aussi, les prix des articles soldés sont comparables à ceux des rebajas espagnoles. (Les soldes durent deux mois de l’autre côté des Pyrénées et le client espagnol ressortira fin février de sa boutique préférée avec des vêtements derniers cri à 30% du prix!) Je complèterai mon shopping dans les grands magasins des grands boulevards, espérant que là aussi les prix soient tous petits! Entre Chaussée d’Antin et Havre Caumartin, je trouverais bien de quoi dépenser l’argent que je n’ai pas encore gagné !

Et si finalement j’avais une vision équivoque de ma ville. A un ami catalan (dont il est inutile que je vous dresse le portrait) qui me demandait un peu avant les fêtes si je n’aurais pas quelques bonnes adresses à lui donner de ces lieux à ne surtout pas manquer car il venait pour la première fois à Paris. Je répondais : Le mieux je crois sera que tu découvres Paris de tes propre yeux ! Non que je me sois défilé refusant de prêter conseil à cet ami cher, mais qu’aurais-je pu lui dire ? Surtout n’y vas pas ! Paris n’est plus ce qu’il était ! Lui qui avait mis dans ce voyage (qu’il avait peut-être même attendu sa vie durant) tant d’espoir, tant d’élan. Dusse au regard de notre amitié le décevoir? Le renvoyer dans ses pénates ou le prier d’y rester! Voilà dix ans que je ronge mon frein, que je vilipende et cloue au pilori au moindre prétexte mon pays, que mes paroles s’étranglent dans ma gorge quand je parle de lui, que je le maudit par mes pensées et mes pamphlets. Je m’échauffe l’esprit, use de la salive et de l’encre plus que de raison pour entacher la République que j’estime coupable de tous mes maux. Les annotant puis je vous les rapporte méticuleusement comme un chasseur de papillons épinglerait quelques beaux spécimens de lépidoptères, remplissant inlassablement les pages brouillonnes de carnets et cahiers à spirales qui m’entrainent sans fin à décrire, écrivant encore et toujours plus ce que je ressens à l’égard de l’Héxagone! Mes notes emplissent maintenant tout un tiroir, quelques casiers de ma mémoire et plusieurs fichiers de mon ordinateur. Ne serait-il temps de faire une contre analyse, un bilan de cette psychanalyse de mes maux par les mots ?

Il se peut bien qu’au fond vous et moi ne soyons pas si différents. 65 millions d’amis ou de clones ! (Combien d’ennemis ?) Mais voilà une famille nombreuse qui se déclare un peu tard auprès du solitaire irascible que je suis devenu. Plus habitué à fuir les foules qu’à les écouter. En déboulonnant les autres, j’ai peu à peu édifié mon propre piédestal. Plus qu’un mausolée de granit, il s’agit d’un bucher de branchages. Un grand brasier où mes vanités brûlent et se consument peu à peu dans la lourde atmosphère du péché. Bientôt il ne restera que des cendres de cette cuirasse impénétrable que je me suis forger au fil des ans. Couche après couche cette carapace hermétique à tout bon sentiment a pris forme épousant au plus près mon corps pour que personne ne me colle, ne s’insert dans ma vie contre ma volonté ou ne me fasse du mal. Si je n’ai d’amour à donner, je ne peux donc pas non plus (et c’est plus embêtant) en recevoir ! Tel pourrait-être le drame de ma vie ! Je reste ainsi fermé à la bonté des autres, à leur générosité qui ne peut me toucher quoiqu’ils fassent. Pour me protéger de la méchanceté, j’ai du être sévère envers moi même. Les piques qu’on me lance parfois, se brisent nets sur mon armure de chevalier de l’apocalypse. (Capitaine de L’Amoco Cadiz au bord du naufrage.) Mais gare à mes coups si je riposte ! Par chance pour mes détracteurs j’ai bien d’autres chats à fouetter, bien des maîtresses à consoler avant d’aller allumer un incendie dans leurs foyers ! Terrés comme des lapins ils peuvent dormir tranquilles sur leurs deux grandes oreilles. Quand aux castors qui demeurent en amont de la vie, ce n’est pas demain la veille non plus que j’irai les précipiter du haut de leur barrage, ni ne ferai de leur baraque du petit bois pour me chauffer! Qu’ils restent au sec sur la rive pendant que je divague, dérive et m’éloigne comme toujours du sujet initial!    

Je suis parti pour prendre du recul, mais un pas de plus et je tombe dans le vide du haut de la falaise ! La France ne fait plus rêver que les ignorants, ceux qui n’y sont jamais allés ou qui n’y sont pas restés assez longrtemps. Pour les autres, les baroudeurs, les apatrides, les naufragés, qui en ont plein le cul d’écouter sans fin les mêmes « beaux discours » réchauffés, il n’est d’autre salut que dans la fuite! Pas plus que je n’applaudis des deux mains quand ils parlent, Nicolas Sarkozy, « Martine Obry » ou « Dominique Strotsky » je ne sauterai au coup d’un de leur rejeton, venant nous vendre la même camelote sous de nouveaux habits. Si je ne brûle pas mon passeport ni ne renie ma patrie, c’est que je reste attaché à certaines de ses valeurs mais ne suis pas prêt pour autant à me laisser marquer du « P » de patriote chauvin. Ni à retourner (cette foi) de plein gré à l’école élémentaire (que j’aurai volontiers déserté) pour voter et choisir qui gouvernera le pays pour les cinq ans à venir ! Moi qui n’ai pas même de carte d’électeur, ma voix demeurera silencieuse! Voter est un devoir civique ! (Celui des cyniques est de boycotter les urnes.) Si je boude les listes électorales toute directions confondues (droite, gauche, centre) c’est que je sais pertinemment que le nouveau fürer ne nous conduirons nulle part ! Quand ces Messieurs ou ses Dames rameutent leurs chiens, leurs lieutenants pour partir en campagne certains de battre le jour « J » leurs adversaires, je préfère éteindre la télé. (Peut-être que tellement convaincus de leur supériorité, ils seront tous vaincus et qu’il ne restera personne la bataille électorale terminée?) Me tenir à l’écart des débats, des blablas, des sondages et enquêtes d’opinion souvent dirigés et de l’armée de cons (journalistes affables et chroniqueurs immondes) qui se délectent de ragots, se pourléchant déjà les babines dans l’expectative de l’échec qu’ils pressentent mais lèchent par ailleurs les bottes de celui ou celle qui quoiqu’indigne de les représenter ils imaginent à l’Elysée. Leur mépris avilit la France tout comme leur gouaille infecte! 

Mais avant le grand soir des élections comment savoir qui occupera gratuitement et le logement confortable qui va avec la fonction présidentielle? (Pensionnaire tous frais payés.) Bien que le locataire ne soit pas encore désigné, on sait déjà qu’il est français et non pas ibérique même si l’emploi de Président de la République n’est pas sans rappeler celui du gardien ou concierge. Comme ce dernier il se doit de connaître les moindres faits et gestes des autres occupants du grand bâtiment de la Nation. Il doit empêcher que n’y pénètrent des intrus  non autorisés, faire le ménage au besoin, balayer devant sa porte et secouer le tapis de temps à autre pour en éjecter les parasites ! S’il a bien fait son bouleau, que le syndic et les voisins sont contents, il se peut qu’ils le réélisent au terme de son mandat pour un nouveau quinquennat. Pas d’étrennes à Noël pour le chef de l’Etat mais des privilèges toute l’année ! Pour les vacances, il part sous les flashs rejoindre ses amis, autres énarques comme lui ou monarques qui l’accueilleront dans leur résidence d’été. Et pour les frais, il n’a pas de souci à se faire puisque c’est nous, enfin vous qui réglez la facture. Tant pis si l’on est à peine sortit de la crise ou si la fracture sociale s’agrandit, nôtre Président aura droit à ses congés payés coute que coute !     

Que les choses n’aient pas empirées lors de la dernière décennie ne signifie pas pour autant qu’elles se soient autant améliorées qu’on pouvait l’espérer. Paris (et donc la France par extension) c’est pour moi bel et bien finit ! Je bénis déjà ce jour (sans trop croire qu’il arrive) où je ne reviendrai plus résigné, mais par plaisir. S’il arrive, demain, dans un an comme dans cinq, il va de soit que je choisirai une autre destination. La terre maudite de mes ancêtres se reposera mieux sans moi ! Avec le temps, on se libère de tous les fléaux de la vie. Ces amarres qui nous retiennent et nous empêchent d’avancer et dans lesquelles on s’empêtre sans le vouloir par facilité ou faute de volonté. Les deux principaux problèmes que l’homme (ou la femme) devra résoudre pour enfin gagner sa liberté, sont premièrement, réussir à faire le deuil de la terre où il s’enracina sans s’en apercevoir et deuxièmement, se détacher de cette famille qu’il n’a pas choisit ! Pour progresser sur sa propre voie, il est nécessaire je le crois de rompre avec les deux. S’épanouir, s’enrichir, se remplir la tête et le cœur de nouveaux paysages, fréquenter de nouvelles gens, aller de l’avant pour voir si le soleil ne brille pas plus ailleurs. Il est impératif de trancher dans le vif pour agir et non plus subir! Par chance pour nous, il arrive que la nature nous file un petit coup de pouce. Les parents meurent d’eux même, de vieillesse ou décimés par la maladie, nous affranchissant parfois avant la date prévue. Le pays qui nous vit naître, nous pouvons le quitter à tout moment (et ce dès notre majorité, pourquoi attendre ?) Passeport en poche, on va planter sa tente sur un sol neuf pour laver du sceau quasi indélébile dont nous sommes marqués depuis le berceau! Cette tâche de naissance est difficile à faire partir. Il se peut qu’il nous faille des années, toute une vie, mais nous mourrons libres (et malheureusement seul) !

Les mots sont durs à trouver pour exprimer le ressentiment que l’on ressent après des années de brimade. Le hasard fait assez mal les choses, faisant accoucher notre mère du mauvais côté de la frontière, de l’autre côté d’un mur qu’il nous faudra escalader à la force du poignet, sans corde ni piolet. Quand nous ne tombons pas abattus au beau milieu de l’ascension, dégringolant ensevelis aussitôt sous les pierres qui se désolidarisent, c’est juchés sur l’arrête coupante que l’on entrevoie l’horizon. Il faut encore faire preuve d’une certaine métrise pour être capable de retomber sur ses deux pieds du « bon » côté. Le destin est une catin roublarde qui répand le fruit de ses entrailles sur la première paillasse venue, entre les mains du premier pseudo toubib, de la première sage femme complaisante qu’elle rencontre et qui attendrit la libère de ses couches. Entre viscères et sang, dans la mélasse, un fœtus chétif voit le jour. Il ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive. Qui a-t’il à comprendre à la vie déjà dégueulasse avant même d’être né ! L’existante durant il tentera de se laver du péché originel, mais la crasse ne part pas facilement!

Trois mille mots plus tard, elle est toujours là qui me colle aux doigts tandis que je martèle les touches de mon ordinateur. Lui non plus n’a rien demandé ! Il est pourtant le témoin à répétition de ma névrose, de mes excès et de ma digression. Il se peut bien qu’il en ait marre et finisse lassé par me lâcher ! On peut contraindre un homme mais une machine sans intelligence n’obéit pas par soumission mais uniquement parce qu’elle fut programmée à cet effet. Et si elle saturait ? Si sa carte mère rendait les eaux dans une grande fusion de silicium. Que resterait-il de mes pensées ? De la rengaine mélancolique qui de façon récurrente traverse sans la nettoyer mon esprit et que mal digérée je vomis ici? J’aurais donc protesté pour rien, crier dans le désert et les échos de ma complainte ne me reviendront pas, perdus à jamais dans le cyberespace. Un centimètre carré de matière grise, un concentrée de misère ! Contrée inaccessible, cité interdite située dans les limbes de mon cerveau et ensevelie sous trois mille ans de civilisation judéo-chrétienne. A moins qu’une sauvegarde n’ait été faite à mon insu et que quelque part dans un futur plus ou moins lointain un autre allumé tombe dessus! Un étranger ne comprenant pas le français qui effacera tout mon charabia pour faire un joli dessin ! (Amer destin que le miens, moi qui ne peux oublier, je suis condamné à l’oubli !)

          

 

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