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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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13 février 2009

Rencontre

moniblogNous avions bien discuté une demi-heure. Au réveil, dans la chaleur artificielle des édredons, c’était notre moment à nous! Nous prenions le temps d’échanger impressions et sensations, de nous compter anecdotes futiles au charme désuet et souvenirs pas toujours si lointain. Notre journée démarrait ainsi nous séparant riches et heureux de nous retrouver un peu plus tard à l’heure du déjeuner. Ce matin le sujet de conversation avait tourné autour de la façon pas si extravagante que cela en ces temps dont nous nous étions rencontré voilà dix huit mois. Rencontré, pas tout à fait!... J’étais à Paris, papillonnant de coups d’un soir en histoires sans lendemain. Jamais rien de trop sérieux, juste de quoi flatter l’égo et mes appétits sexuels du reste modestes. Elle, elle était ici, au point zéro, abstinence total depuis sa séparation au début du printemps. Je vivais chez mas mère et chose encore plus surprenante, elle vivait chez son ex. C’est ainsi que je l’ai connu, chatant de longues heures durant avec chacun un « proche » à nos côté, ce qui excluait tout surcroit d’intimité. A ce moment, nous n’étions pas encore amis pour de bons, seulement des « amis virtuels », pour l’amitié, la vraie il faudrait d’abord se rencontrer. D’ailleurs ce rencontrerait-on jamais dans la vie réelle? Ce qui m’avait attiré chez elle au début fut la simplicité de son profil, celui du net pour le psychologique je le découvrirai plus tard peu à peu. Loin des poses lascives et provocantes dans lesquelles certaines jeunes filles n’hésitent pas à dévoiler leurs charmes sur internet, elle au contraire ne révélait rien d’autre qu’une partie de son âme. Attablée les mains croisées devant un verre de vin. Ni ses yeux mutins, ni le hâle de sa peau, le pourpre de ses lèvres ou le prune reflet de sa chevelure ne m’avaient alors attiré, pas plus que le petit pull rouge qui soulignait avec douceur sa délicieuse féminité. Non moi, ce qui me séduisait c’était ce ballon de rouge, un banal verre à pied remplit de Rioja, de Crianza ou d’un quelconque nectar de la péninsule. A la vision de ce verre, cette copa, c’était tout un imaginaire qui se mettait en branle. Celui de la « copa rota » al igual que mi vida! Derrière cette métaphore et les paroles de la chanson d’Andrés, il y avait cette vie crée de toutes pièces et tous ces souvenirs inventés de L’Argentine lointaine qui me faisait vibrer et dont je n’avais jamais foulé le sol autrement qu’en rêve. Elle, n’était pas Argentine mais péruvienne. Que savais-je donc de ce pays? Rien! Ou pas grand-chose sortis des Incas et du Machu Picchu encore moins que la patrie de Calamaro. Et elle que savait-elle du mien, sûrement pas beaucoup plus. La France rayonnait-elle jusque là? La Tour Eiffel, le mondial de 98 ou quelques trucs du genre avaient peut-être tout au plus franchis la Cordillère des Andes. En dehors du cyber espace notre territoire commun c’était l’Espagne. Moi parce que j’y avais vécu et elle parce que depuis peu c’était là qu’elle y vivait. Elle habitait à Madrid, déjà du temps où j’étais moi à Barcelone je projetais d’aller m’installer pour un temps dans la capitale. D’aller fureter dans les bars et les vieux quartiers sur les traces d’Héminguay de la Plaza Major a la Plaza de toros de Las Ventas. Que d’aventures en perspective! Le Pérou il faut bien l’avouer, je n’en avais alors que faire, je voulais voir Madrid et donner un visage à cette ville que je ne connaissais que par les livres et pour m’y être promené aussi en pensées si souvent. A cette époque je m’étais une fois de plus pris les pieds dans le fil entremêlé de ma vie et j’avais atterri à Paris loin des hauteurs de la Castille. Derrière la petite fenêtre du chat, j’avais entrevue tout cela, regardant sa photo et lisant ses pensées. Et elle qu’avait elle vu en regardant la mienne et ces lignes que je lui écrivais dans mon castillant d’écolier? Elle végétait à Madrid, empêtrée dans des histoires de papiers interminables. Oscillant entre les cours « malazos » de l’I.E.D. et la recherche d’un job à temps partiel qui lui permettrait de rompre pour de bon tout lien avec son ex. Ma vie comparée à la sienne paressait presque simple! Le boulot en question devait être de plus en relation directe avec ce qu’elle était « sensée » étudié. Là encore les règles étaient strictes, d’accord pour empocher les huit mille euros de son master mais si elle voulait tenter de les récupérer au prix de l’effort que supposait bosser après les cours au lieu de réviser ou se reposer, l’état espagnol  ne pouvant lui octroyer plus qu’un visa d’étudiante, elle n’aurait droit qu’à quelques heures de travail par semaine. En gros un stage de merde pour une poignée d’euros! L’autre de ses préoccupations était qu’une fois les dites études achevées, il allait falloir trouver un entreprise qui accepte de l’embaucher, au black les premiers temps pour par la suite la déclarer une fois les démarches administratives terminées, sa situation régularisée et son visa de travail délivré. Quelle boîte acceptera de jouer ainsi les bienfaitrices quand il serait à l’évidence beaucoup plus simple d’employer un espagnol ou un communautaire. Et si elle ne trouvait pas l’entreprise philanthrope en question, c’était cap sur Lima pour un rapatriement forcé! L’Espagne pour les péruviens n’avait rien d’un Eldorado! Ici la lute serait rude et la conquête incertaine. C’est comme si l’on demandait subitement à tous nos algériens, tunisiens, marocains qui galèrent pour trouver un boulot ou qui ne vont pas à l’université de rentrer gentiment chez eux. Le métro parisien serait d’un coup désert! Anecdote mise à part quel magrébin de condition modeste pourrait ainsi de but en blanc cracher huit mille euros pour un an de scolarité, plus le logement et les dépenses annexes. Ça faisait au bas mot quinze mille euros en se privant de tout et en rentrant au bled à pied université et économies achevées! Elle n’allait tout de même pas rentrer au Pérou à la nage? L’or des Incas n’avait sans doute pas suffit, pour rester en Espagne il fallait continuer de verser son tribu à la couronne! Pour moi, tout était déférent, pas de visa, pas de boulot, et or de question de versé un euro pour rester! J’étais européens et ce pays était presque autant le miens que si j’été né ici. Je pouvais donc me balader, un jour ici, un autre à Barcelone ou à Paris sans que personne ne trouve rien à y redire. Le voyage et la résidence en Europe serait donc réservé à une élite à laquelle une fois n’étant pas coutume il semblait bien que je fasse parti! Désolé pour les péruviens! Je croix bien qu’ils me feraient chier aussi bien si un beau  jour je décidais d’aller noyer ma solitude dans un bar de Lima ou planter ma tente dans la sierra. Le soleil ne brille par pour tous d’un même éclat que l’on soit né d’un côté ou de l’autre du globe! Après nous être raconter trois mois durant le vide sidérale de nos existences, je lui proposais sur un coup de tête de venir me rentre visite à Paris. L’Europe si petite mettant nos deux capitales à un saut de puce l’une de l’autre, le cinquième arrondissement devenant un faubourg de Malasaña et la rue Mouffetard débouchant sur la Puerta del Sol. Un samedi matin, après une heure et quart de vol seulement elle n’atterrissait pas à Lutèce mais à Beauvais. Moi je me levais tranquillement, ayant décidément le beau rôle, la tête dans les nuages et le cerveau poché du bordeaux de la veille. Je sortis en direction du métro, elle était dans le car direction porte Maillot. C’était là, derrière l’horrible bâtiment du Palais des congrès qu’était situé le terminal des autobus des compagnies low coast. Il faisait un temps magnifique en cette mis août à Paris, comme si elle avait apporté un peu de la chaleur madrilène dans ses bagages. Bermuda beige à carreaux, petit pull en v gris et ma paire de Gola en daim anthracite pour rappeler le haut, j’attendais sur le tarmac de la gare routière. J’étais un peu en avance, et comme un chat engourdi encore mal réveillé, je chauffais mes abatis aux rayons d’un soleil naissant. Un bus, deux bus. De derrière le troisième, le brushing en bataille, son petit visage dissimulé derrière des lunettes de starlette c’était elle! Chemisier vert à poids blanc, jean et une paire de All star vertes et blanches, c’était bien la gamine de trente quatre ans que j’étais venu chercher! Elle me reconnu et me sourit de loin. Je la laissais s’approcher, la détaillant avec pudeur. Dieu qu’elle était belle, merveilleusement féminine et diablement sexy! « Hola! »

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