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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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2 décembre 2009

La corde au cou

bonhomme_CORDE___CopieRichesse économique rime souvent avec misère intellectuelle, et je ne parle pas là seulement des riches bourgeois qui fourmillent et pullulent un peu partout autour de moi et que je récrimine à l’occasion sans pour autant être mieux lotit qu’eux! Enfermé dans le quotidien d’un labeur sans joie, assujettit dix heures par jour à cette basse besogne que l’on nome « travail », je n’ai plus même le loisir de penser et encore moi le temps d’écrire! J’avais du faire un choix, et c’était le mauvais tout naturellement qui l’avait emporté, celui de l’argent facile, privilégiant une opportunité immédiate à une autre plus difficile à atteindre que j’aurai du construire peu à peu au prix d’efforts. Passant de l’état de prêcheur se prélassant au soleil à celui de prévôt des marchants, j’engrangeais les profits comme si l’argent frais prévalait sur tout le reste. En un mot j’étais « corrompu! » Encaissant nonchalamment mais encaissant tout de même et faisant fit d’y croire au moins un peu à leurs yeux les deniers si chèrement gagnés de clients que par ailleurs je méprisais! Pauvres dévots jetant dans l’escarcelle de la surconsommation les maigres économies d’une année de grisaille. Petits mortels venant faire en cette fin d’année difficile leur offrande le cœur serré en priant pour que la suivante soit meilleure. Plus les dons seront importants et plus ils auront de chance de rejoindre dans leurs cieux éternels Papa Noël, Jésus, Noé et toute la clique des barbus œcuméniques qui pour leurs assurer une entrée illico en paradis les invitent à passer par mon stand planté comme il se doit devant la Grande Arche! Coincé entre le CNIT à bâbord et le centre commercial à tribord, mon petit paradis artificiel valait bien le leurs! En espérant qu’il est cette fois encore, malgré la crise le vent en poupe! Erigé le temps des fêtes, ma cabane faite de planches et de clous se pare de dorures de pacotille et prend des airs de boutique avant que la grand voile de la nuit du 24 décembre ne se referme sur elle et l’emporte plus loin sécher sa carcasse au soleil jusqu’au noël suivant. Car il est de ces lois qui défient la logique, échappant au bon sens et à l’adversité de nos temps incertains. Un peu partout en France, des événements mineurs fleurissent et se répètent au grès des saisons et à la grâce de Dieu! Coûte que coute, tant que Dieu le père le voudra, aidé par la télévision et le matraquage publicitaire qui nous déstabilise et nous fait croire que la tradition exige de tels sacrifices et que les présents faits ici, nous assureront un avenir doré dans l’au-delà, il y a peu de chances que mon petit commerce périclite. Un Père Noël groggy, transi par le froid et l’effroi des rejetons qui ne croient plus en lui, après une année sabbatique prêtera main forte à l’autre assis là haut sur son nuage les bras croisés qui regarde le vieux bonhomme se démener et se taper tout le boulot sans lever le pouce et que les pas à marche forcée conduiront jusqu’à mon kiosque ou il essuiera ses bottes crottées avant de démarrer sa tournée. Se saisissant là de quelques bibelots et babioles du plus bel effet mais au combien inutiles pour finir de garnir sa hotte avant de repartir vers les foyers. Les heureux bénéficiaires pourront toujours passer par la cheminée, et les présents et le bonhomme s’ils jugent les cadeaux en deçà de leurs espérances, mais j’aurais pour ma part la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli! C’est un curieux métier que celui de forain, un jour ici, un jour ailleurs, un mois à la Défense et les onze autres chez moi! Me confrontant à la réalité hostile des philistins trente jours par an pour mieux voir à quoi j’échappais le reste de l’année! Loin de ces ânes bâtés, par delà les Pyrénées, se situe une verte vallée, un sanctuaire interdit aux païens et à leurs âmes impies où la vie égraine un à un des jours tranquilles loin des économies de marché et des marchés de noël, laissant l’économie mondiale s’effondrer sans son soutient. Cette terre promise, les butors et les économes de la marche à pied jamais ne l’atteindront. Notre vie a le sens que nous lui donnons et à défaut elle suit le tronc commun où la foule se presse et s’entasse sans même se rendre compte qu’il s’agit d’une impasse! Le troupeau passe, paisse et pisse en toute quiétude guidée par son berger et par des lois imbéciles sans crainte et sans espoir et ce jusqu’au trépas. S’astreignant à une routine vulgaire pour échapper à la crue réalité! Préférant une vie faite d’instants et de plaisirs succincts à la vie sans limite qui implique la recherche de soit et du « pourquoi », au risque d’y découvrir ce que l’on redoutait! La nature humaine ne changera t’elle donc jamais? Des siècles passent et passeront encore avant que nous nous révoltions. Qu’attendons-nous donc pour nous affranchir ? La seule évocation du mot « liberté » fait froid dans le dos. On lui érige des statues, on prône ses valeurs mais de la à changer les nôtres et les statuts de nos sociétés! N’exagérons pas! Ce n’est pas pour nous! Et nous laisseront s’écouler encore un millénaire ou même deux avant de nous réveiller tout à fait pour constater qu’il est trop tard! Que faute d’avoir agit à temps, il ne reste plus qu’à attendre la fin en silence! Evoquer des buts qui ne seront jamais atteins et se contenter au final de l’idée que d’autres les atteindront pour nous un jour lointain. N’est-ce pas dans cette optique que nous nous reproduisons, nous assurant par delà notre descendance une vie éternelle. Pour eux, tout est encore possible! Du moins avons-nous la naïveté de le croire! Tâche à eux d’accomplir en nos lieu et place ce que nous avons préférer mettre de côté par lâcheté ou par stupidité! Que nos petits clones nous survivent cela ne fait aucun doute mais sauront-ils faire face à leur destin mieux que nous n’auront fait face au notre? Ne courrons-nous pas au désastre? Le risque est grand qu’ils reproduisent nos erreurs et laissent à leur tour le cours de leur vie dérivé au hasard. Il suffit pourtant de regarder la télé pour se convaincre qu’une autre vie existe et pour s’apercevoir aussitôt qu’on est passé à côté! Par manque de chance, de convictions, d’opiniâtreté ou de réussite, nous sommes tous des ratés consentant! On rêve, on fantasme, on fabule, faisant semblant d’être heureux pour se convaincre qu’on est sur la bonne route. On apprend résignés à accepter son sort et l’on soutient la voute céleste de nos désirs et ambitions déçus à la force des bras! Ainsi vivons nous nos petites existences misérables de terriens prétendument intelligents, trainant derrières nous des siècles d’héritage culturel, de conduites et de comportements équivoques! Coupons la corde avant qu’elle ne nous étrangle! Cessons de vivre dans l’abnégation et de faire du manque de discernement une vertu. Refusons toute voie, toute loi dictée par l’Etat ou l’Eglise au risque de perdre le peu de raison et de foi qui nous reste.   

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