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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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13 octobre 2010

Sans nouvelles de Paris

Passy_2___Copie_Blog« Drrring ! Drrriing !»

- Allo ?

- C’est moi ! J’ai de mauvaises nouvelles.

Rien d’étonnant, sachant que « les bonnes » généralement, n’arrivent pas si tôt, retransmises en direct par les ondes néfastes de la téléphonie mobile!

Je raccroche.

- Quien era?

- Mi madre.

La fête est finie et ce long week-end prolongé à l’extrême s’achèvera lui aussi d’ici quelques instants. Dernières caresses empruntées. Dernières paroles étouffées par l’éco de nos propres pensées et puis chacun repartira de son côté. Comme s’il ne s’était rien passé ou presque. Je resterai ici, statique, à attendre, englué dans mon lit que la réalité de cette vie étriquée se referme sur moi. Elle, partira retrouver son mari, un ami ou simplement la solitude pesante qui quelques jours auparavant l’aura poussé dans mes bras. Qui de nous deux était le plus heureux? Difficile à dire ! L’un des deux en tout cas serait à présent moins malheureux !

Quelques cheveux sur l’oreiller, des restes de maquillage sur une serviette en papier, un parfum et la consolation d’avoir agit pour le mieux. D’être restés fidèles à nos idéaux. Sans avoir été pris d’assaut illico par ce stupide et oppressant sentiment de culpabilité qui caractérise généralement les relations adultérines et finit par miner les autres. Ce sentiment, il ne nous avait pas même effleurés ! Epargnés par la disgrâce et vides de toute affection maladive nous nous étions séparés! Le corps souillé mais l’âme limpide comme la salive d’un nouveau né.

La vie est une succession de faits anodins auxquels nous prêtons une importance imméritée ! Ils s’empilent maladroitement les uns au dessus des autres comme des tuiles au fil des années et puis sans crier gare, l’un d’eux s’échappe avec le vent et nous revient à la mémoire ou nous arrive en pleine gueule quand ce n’est pas le toit tout entier qui fou le camp! Par terre, les souvenirs se confondent et le passé anéantit peut sombrer dans l’oubli ! Débarrassés du poids de ce qui s’édifia à notre insu, s’attacha et s’enracina en nous plus que de raison, plus légers, ni nostalgiques, ni rancuniers, ne vivant dorénavant plus dans le perpétuel souvenir de ce qui fut, nous pouvons alors convoler vers un nouveau destin et affronter sans crainte ce qui vient. Sans redouter que ce qui nous arrivera demain soit pire ou meilleur que ce qui ne nous arriva pas hier !

Moi aussi, j’ai une mauvaise nouvelle ! De mon lit, je vois le ciel dégagé par la toiture envolée et constate sous ce nouvel éclairage que la charpente est pourrie, gangrenée, mangée de part en part et qu’au premier coup de vent, poutres et bastings s’abattront sur moi comme les baguettes d’un jeu de mikado.

Je sors du lit. Je m’habille. Je me sens vide et puis tout d’un coup la tristesse s’empare de moi. Je suis en émoi. Je ramasse vite fait quelques bribes de souvenirs pour tenter de les recoller. Ma vie entière est là, en miettes à mes pieds. Les pièces se ressemblent toutes. Pas facile de retrouver les bons bouts au milieu d’un tel chantier. Je pourrai choisir les morceaux qui me plaisent le mieux. Les plus beaux, les mieux conservés, les bien coupés, les brisés nets, non les concassés, les ébréchés ni les fêlés qui s’effritent déjà et partiront en poussière à la première occasion.

Tout reconstruire à partir de rien ! Sur un autre terrain. Celui-ci étant bien trop encombré et puis, le sol n’y est plus très droit ! Charger et charrier quelques belles pièces qui constitueraient les bases d’une vie future, en voilà un projet !

Non, il n’y a pas, de bonnes ni de mauvaises nouvelles. Les années passent et avec elles on apprend à relativiser ces choses soit disant importantes qu’avant l’on n’aurait pu remettre à demain ! Rien n’est plus jamais si important. Tout nous devient indifférant. On se détache peu à peu du quotidien pour se préparer au grand voyage sans doute ?

Je l’ai aimé ! Un instant, la vie durant, où est la différence ? Sentiments sincères, fabriqués, inventés de toutes pièces ? En effleurant la croupe de notre partenaire, c’est avant tout notre égo que l’on flatte ! L’étreinte n’en est pas moins agréable. Et l’autre que pense-t-il de tout ça? Nos deux corps ne font plus qu’un. Nos deux âmes moins chastes sont déjà bien loin et se perdent dans les limbes de la déraison avant d’atteindre le climax. Puis le coup de tonnerre final retentit et nous ramène brusquement à notre état prédominant. A ce que nous sommes vraiment ! Des hommes ! Des bêtes de sommes ! Marqués au fer et condamner à déambuler pour l’éternité comme des damnées aux portes de l’Enfer.

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