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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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11 novembre 2008

Le soldat inconnu

drapeauIci, tous est gris! Trottoirs gris, murs gris et les gens aussi sont gris! C’est normal on est à Paris. En ce onze novembre il n’y a rien à célébrer et je fais attention passant derrière le Panthéon de ne pas réveiller le soldat qui y dort depuis hier. Inconnu? Par pour tout le monde! Moi, je le connaissais bien! Vous comprendrez cependant que je ne puisse vous révéler son identité. Ça c’est passé tout près d’ici, rue de Vaugirard, fauché par un tramway, comme Gaüdi et non pas tombé sous le feux de l’ennemi comme on l‘a raconté. Les autorités auront sans doute trouvé plus simple et moins onéreux de s’emparer de ce macchabée inespéré. Les autres pourront reposer tranquilles, en forêts de Compiègne ou d’ailleurs, ou dans les vastes pleines de Verdun! Et puis les routes ne sont pas bien sûres, alors pourquoi risquer que le mort ne fasse des petits en rapatriant un corps lointain quand celui-là était à portée de mains! Il n’y eu qu’à le ramassé, pauvre bougre, tombé face contre terre sur les pavés, devant les grilles du Luxembourg. Nul doute que quiconque ne vienne réclamer sa dépouille, il était bien trop misérable. Aubaine pour tous, le bonhomme eu droit à des funérailles nationales. Chose inespérée pour quelqu’un de son engeance! Avec le chant aux mort et les honneurs militaires. Ça lui faisait une belle jambe d’être salué par la mère patrie lui qui n’était pas même français! Et, qu’y avait-il de glorieux dans la mort? Mort au champ d’honneur ou dans un champ de coquelicot où est la différence? Si l’on est mort quand même! Décoré de la croix de guerre, lui qui sa vie durant eu grand peine a porter la sienne. La médaille militaire, lui qui ne portait guère à son cou de St-Christophe et se contentait de simples bijoux de famille. Et de lourdes chaînes aussi, dont seule la mort à pu le délivrer. Mort pour la France ou mort pour rien! Ça revenait au même! Morts pour de idéaux, des utopies. Pour un drapeau en lambeaux, un stupide fanion. Combien d’autres comme lui sont eux tombés pour « l’Héxagone », des milliers? Des millions! Pour une idée, un rêve insensé assené dans leurs têtes vides, à coup de massue. La croyance que tout pouvait changé, que leur destin et celui de la nation étaient entre leur mains, et qu‘ils ne tenaient qu‘à eux de le façonner avec la glaise des tranchées. Écrivant l’histoire de leur sang. Et puis d’autres après eux les suivraient aveugles, encore et toujours. Les enfants nés aujourd’hui, repartiraient demain, dès leur majorité. L’ennemi serait toujours le même, comme en soixante dix. Mais seul toi, mon ami aura les honneurs du Panthéon et par le suite ceux de L’Arc de Triomphe. Toi le plus pacifiste d’entre nous, qui détestait les marches militaires et l’odeur des sous-bois, te voilà converti en héro malgré toi! En figure de proue de cette République cahotante et chaotique!

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