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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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24 mars 2009

Macadam transfert

korculaVendredi… J’avais définitivement laissé tomber la femme poisson, troquant les mammifères marins pour ceux de la banquise gelée de Giangrossi. En sortant de l’exposition courte et éphémère de Jose Ibarrola qui investissait depuis peu la Casa de Vacas, c’est tout naturellement, remontant Salamanca que mes pas m’avaient conduit jusqu’ici. Espérant sans doute retrouver au milieu des nantis, l’inspiration productive de la dernière fois, quand en ce même lieu mes mots avaient coulé tous seuls sur le vélin glacé. Depuis, pas grand-chose. Troublé dans ma quiétude par les amis de ma copine, je n’avais eu le loisir d’écrire, ne réussissant à échapper à leur envahissante présence ne serait-ce qu’un instant pour coucher sur mon carnet bienveillant quelques uns de mes chagrins du moment. A dix neuf heures, j’avais rendez-vous avec l’un de mes amis à Goya. Le temps m’étant compté une fois de plus, je devais faire vite si je voulais écrire quelque chose cette semaine. Ce serait maintenant ou jamais! La belle inuit de l’autre jour n’est pas là et une vieille rombière peroxydée s’était accaparée l’ensemble des tables et les tabourets qui les accompagnaient pour fêter semble t’il son anniversaire. Elle aussi ferait bien de se dépêcher au risque de souffler ses bougies dans son dernier soupire. Il ne restait plus de libre que le bar étroit et une rangée de tables basses où j’avais pris place seconder dans ma démarche de deux filles des pays de l’est, peut-être bien des croates. Justement ce matin en prenant le métro, j’avais vu cette affiche qui disait « Croatia… El mediterraneo tal como era ». Ils avaient sans doute voulu évoquer le bassin méditerranéen tel qu’il était avant que l’on ne le bétonne de toutes parts? C’est curieux de voir comment ici, dans un pays touché de plein fouet par la crise, le ciment demeure le maître incontestable!  Même la plage finira goudronnée, par une nouvelle marée noire ou rattachée à la route nationale par un bulldozer zélé! « Macadam transfert », l’asphalte gris pour horizon. Une grosse pomme au bord de l’amer et des buildings qui comme à Manhattan flotteront dans l’azur pour venir faire de l’ombre aux poissons. Voilà ce qui nous attend, rien de bien réjouissant en somme! Mes deux sirènes croates croassent et la vieille qui attend ses invités joue les amphitryons pour elle-même. De temps à autre un malapris qui passe à la ronde pour se venger de n’avoir été convié à la fête, chipe une serviette ou un sucre et l’ancêtre étend sur lui un regard despotique jaugeant l’individu mais ne jugeant pas utile de le rabroué, ignorant tout de la langue de Cervantes. L’auteur du  Quijote vécu juste derrière chez moi tout comme Lope de Vega et l’on peu lire passant devant leur ancienne résidence; « Ici à vécu » untel ou untel. A quand la plaque commémorative sur le mur de mon immeuble qui dirait « Aqui vivio Cedric Josse » ou mieux encore « Aqui vive Cedric Josse ». Mes lecteurs auraient au moins un lieu où se recueillir, une adresse où envoyer leurs lettres d’injures et remerciements, un mur autre que celui du blog ou laisser insultes et colibets! Blogger ce n’était peut-être pas un  métier, un vrai, au sens où on l’entendait mais c’était de mes activités ce qui s’en approchait le plus. Au début je n’y publiais que des fragments d’écris passés, dépassés même parfois. Les récits dans leur entier auraient été trop indigestes, encore pleins des lourdeurs du novice que j’étais quand je les rédigeais pour que quiconque eu envie de les avaler! Faute de lectorat pour le juger, l’auteur aura toujours tendance à sombrer dans la facilité. C’est là je crois, l’une des règles premières de l’écriture, ne soyons insidieux ni envers soit ni et c’est encore plus laid envers les autres mais tentons de rester le plus intègre possible quitte à déplaire. Je n’ai que faire du lecteur dévoué à ma cause parce qu’au détour d’une phrase, j’aurai eu la main légère et la plume suffisamment pataude pour caresser son égo quand il aurait mérité un soufflet! A présent j’écrivais pour le blog. Délaissant le romancier d’écrits vains que j’étais, oubliant mes romans sciés d’écrivaillon sans talent pour me convertir tout entier en chroniqueur de ce monde et de l’autre, l’intérieur tout aussi beau et beaucoup plus immonde! Cernant de prêt l’humain et l’inhumain qui habite en lui jusqu’à le faire sortir du bois et l’obligé à se rendre! Mes maux ne finiront pas graver dans le granit de l’Escorial ni dans la pierre du Panthéon mais perdus quelque part dans le cyber espace. Là-bas à l’autre bout de la planète un internaute les lira se demandant pourquoi ce fou n’a pas choisi de se taire ou su trouver un autre art que le récit pour tromper son ennui et son manque de génie. L’apprenti pigiste que je devenais peu à peu, jetait maintenant en pâture à un public de profanes affamés quelques blocs de texte quelque part peints dans son cerveau dérangé et sensés à présent venir un peu troubler le leur! Quel leur de le penser! Il va de soit que si mes lecteurs dévoraient mes billets encore plus vite que ma copine, c’est qu’ils y trouvaient là leur intérêt. Aussi infime soit-il, ils avaient quelques histoire ordinaires à se mettre sous la dent en seulement quelques clics et en restant au chaud scotchés devant l’ordinateur. Certains même me répondaient me gratifiant à leur tour de quelques bons mots et expressions choisies pour qualifier tel ou tel texte du blog qu’ils avaient apprécié. Merci les amis, il ne fallait pas vous donner tant de peine et pour me montrer digne de l’attention dont vous me témoignés je vous dédie le pamphlet d’aujourd’hui.

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Commentaires
C
Une période de doutes?
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