Rentrée des classes

Le 1^er septembre, il ne se passe pas grand-chose. Madrid qui s’était vidée au mois d’août se remplie à nouveau et les vacanciers de retour doivent cohabiter avec les travaux de la voirie qui bien que n’ayant pas connu de trêve durant l’été ne sont toujours pas terminés. Ils se poursuivent coûte que coûte de places en rues et en avenues malgré la dette de 7 milliards d’euros de la municipalité. Faites des heureux pas des euros semble être le slogan à moins de deux ans des prochaines élections municipales. Très en retard sur le calendrier qu’il s’est fixé, le maire n’à d’autre solution pour éviter la grogne des électeurs que de continuer à puiser dans les caisses vides alimentées de loin en loin par un état mécène qui prévoit une nouvelle enveloppe de 554 millions pour la capitale. Comme il l’a lui-même annoncé Gallardón sera candidat à sa propre succession. Peu de chance dans ce cas que le nouvel occupant du Palais des communications trouve à y redire quand à la gestion fantasque de son prédécesseur. Si l’état est si généreux et n’hésite pas en ces temps de récession économique à mettre la main à la poche, c’est que Madrid se doit d’être le fleuron, le fer de lance du pays. Un sceptre qui doit briller à l’étranger et inviter outre les touristes qui dépensent en rechignant le fruit de leur labeur, investisseurs et entrepreneurs à créer les emplois qui font tant défaut dans la péninsule. Pour s’affirmer sur l’échiquier mondial, comme partenaire incontournable, l’Espagne doit se débarrasser des oripeaux du passé qui lui colle à la peau et s’imposer comme la grande nation démocratique qu’elle est aujourd’hui. Madrid ville riche mais vétuste doit balayer devant sa porte, nettoyer ses trottoirs et ses ruelles souillées et passer s’il le faut à l’eau de javel ses personnages haut en couleur qui lui donne par moment des airs de cours des miracles. En attendant de savoir si elle sera ville olympique en 2016, pour 2012 c’est les anglais qui ont raflé la mise, Gallardón devra se retrousser les manches et aller au casse pipe pour assuré la pérennité de la cité et la faire entrer de pleins pieds dans la modernité. Pour l’heure l’Espagne se prépare à affronter l’arrivée la grippe A prédite depuis des mois. Afin de pouvoir vacciner 60% de la population en cas d’épidémie soit quelques 19 millions d’espagnols, la ministre de la santé à sorti le chéquier et déboursera 27 millions d’euros auprès de laboratoires fabriquant le précieux vaccin. On ne sait rien des 40% restant? Immunisés ou sacrifiés d’avance, trop vigoureux ou pas assez, les pauvres malchanceux regarderont à la télé comment la grippe emportera certains d’entre eux. Trinidad Jiménez elle semble en pleine forme, je le sais pour avoir eu la chance de déjeuner à ses côtés il y à peu, un peu fatiguée certes, elle respire la santé. L’autre bonne nouvelle de cette rentrée 2009, le nombre des tués sur la route à encore diminué cet été. Il faut remonter à l’année 63 du siècle dernier quand il y avait quinze fois mois de véhicules qu’aujourd’hui mais beaucoup plus de chauffards pour retrouver des chiffres similaires. Qu’on aille donc expliquer aux familles des 377 victimes mortelles que le pire à été évité! Ce n’est pas non plus les 420 euros que l’état destine aux chômeurs en fin de droits en ayant fait la demande depuis le 1^er août (les autres pour le moment devront attendre) qui pourra faire oublier aux sans emploi de longue durée la misère et la précarité dans laquelle ils vivent! Le TGV (AVE) Madrid-Barcelone inauguré en 2008 et en 2009 le R.M.I., l’Espagne il est sûr est en avance sur son temps! Pour renflouer sa trésorerie, l’état propose entre autres mesures d’augmenter les impôts. Ce qui sitôt évoqué provoqua un tollé de l’opposition qui n’à d’autre proposition mais se sentant frustrée se plait comme à son habitude à jeter de l’huile sur les braises. Quand au consommateur peu enclin à verser son tribut, quand sorti de sa torpeur et de l’apesanteur des vacances encore toutes proches il aura rassemblé ses esprits et fait ses comptes, attention que la clameur populaire ne provoque pas une nouvelle crise sociale. Au lieu de toujours ponctionner les mêmes, pourquoi ne pas aller trouver ceux que la crise, l’autre, n’a pas touché. Footballeurs millionnaires, entrepreneurs véreux, élus locaux et régionaux corrompus jusqu’à la moelle dans des scandales financiers divers dont les journaux ont fait leurs choux gras cet été. Et si ça ne suffit pas qu’on aille donc frapper à la porte de la Zarzuela mais qu’on laisse de bonne grâce les braves gens dormir en paix.