Rêve
En contemplant la grande ourse à cinq heures du matin, à quoi pense-t-on? A rien, à une invasion extraterrestre, et puis on se recouche! Les envahisseurs attendront bien le lever du jour pour lancer une attaque massive contre la Terre! Dans mon rêve, je reçois la visite de Famke. Encore étudiante, elle se propose, ou plutôt on lui propose de corriger les notes d’une romancière de renom. Le temps d’un week-end, invitée dans la demeure de cette dernière, elle relira le texte, le remaniant et ajoutant de sa main les chapitres manquants au récit quasi autobiographique de la femme de lettres. Le lundi, lors de la présentation à l’éditeur, le ballot n’y verra que du feu! Et le lecteur? Les deux femmes marchent côte à côte dans une allée en gravier. Famke est légèrement en retrait et semble plus petite du moins depuis mon angle d’observation. L’autre lui commente l’étendue de la tâche qui l’attend et combien elle est ravit qu’une étudiante aussi brillante ait accepté de relever un tel défit. L’écrivaine, fine comme une liane, aussi blonde que son élève est brune a pour prénom Eliane. (Ça, je viens juste de l’inventer!) Elles continuent leur conversation et arrivent aux abords de la maison quand je m’éveille cette fois-ci pour de bon. Je jette un coup d’œil par la fenêtre. Là haut, tout semble à sa place, le ciel est intact et le soleil bien accroché. La menace est écartée! Cette nuit, par la même lucarne orientée vers l’espace, la voute céleste d’un gris orangé révélait une myriade d’étoiles d’une rare incandescence. Les astres, milliers de petits points semblables à des leds allumés au fin fond du firmament scintillaient dans le clair obscur de la nuit madrilène, certains si proches qu’on aurait pu les toucher. Une paire d’yeux bleus haut perchés m’observait. Peut-être bien que là-bas non plus ils ne dormaient pas?