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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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3 mars 2009

La vie en rose

P8151107Préambule à part, aujourd’hui le temps avait retrouvé ses atours de saison, il faisait froid et il pleuvait. Le ciel lui était d’un gris immaculé. Peut-être était-ce bien pour échapper ne serait-ce qu’un moment à la grisaille de l’extérieur que mon regard c’était fixé sur les « beautés » locales de l’intérieur du bar.

L’heure des comptes avait sonné, et je devais sous peine de dévaler une fois encore la pente dans la mauvaise direction faire le choix de nouvelles orientations dans ma vie. Arrêter de tourner inlassablement en rond et briser le cercle vicieux dans lequel j’évoluais depuis mon arrivée. Laissant de côté les aspirations démesurées de ma copine, ignorant ses caprices je devais la remettre « c’est laid je sais », à la place qu’elle n’aurait jamais du quitter. Maîtresse la nuit, ok, mais le jour je comptais gérer mon existence comme bon me semblerait.

Je me devais pour ce de renoncer un temps du moins à mes extravagances et aux plaisirs de la chair pour garder mes forces en vue des tâches qui se profilaient. Pour mener à bien mes projets, je le savais, il me fallait mettre de l’ordre dans mon appartement, dans mes idées et dans l’emploi que je faisais du temps.

Moi qui détestais les contraintes, je devrais maintenant m’astreindre à la routine forcée d’une vie plus saine, m’extraire des plaisirs faciles qui pullulaient autour de moi pour à défaut de divertissements mettre à profit ma nouvelle situation riche des enseignements et des erreurs du passé. Même s’il est vrai que l’on apprend parfois plus et beaucoup plus vite dans la luxure que dans une vie d’acète, je ressentais le besoin d’une pause passagère.

Pour échapper à la folie meurtrière pour la santé et pour le porte monnaie dans laquelle nous étions tombés en janvier, sortant tous les jours sans raisons apparentes j’avais fini le mois épuisé et mes économies aussi! Elles avaient fondues tandis que j’engraissais en me bâfrais, et en prenant dehors déjeuners et diners. Ecumant tous les bars, les bons comme les mauvais, au lendemain à l’heure de café que nous prenions à l’extérieur également, j’avais la gueule de bois. La resaca comme on disait ici. Une sorte de syndrome de Stendhal qui ne m’attirait pas vers le beau mais vers le laid, le misérable et l’obséquieux!

Une vie de dualité en quelque sorte ou le rouge et le noir primaient sur les autres tonalités. Dans ce monde uniforme couleur lit de vin, défilaient tous les désirs et les plaisirs de ce bas monde. Du gros vin qui tache au grand lit d’où au prix d’un effort surhumain l’on de détache au lendemain, tout y passait. Et la colonne des bordeaux s’emplissait et l’emportait sur les autres. Le rouge sang de nos ébats convulsifs, faisait que la chaleur de nos étreintes nous montait à la tête et les cendres de nos nuits aux matins obscures qui les suivaient où dans le noir d’une tasse de café mal lavée nous trempions nos tartines pleines de larmes avaient un goût infect.

Il me fallait de la couleur. Le vert des arbres qui gagnait sur la fin de l’hiver. Le bleu de ciel et les rayons or d’un soleil généreux qui chassait les derniers nuages de 2008. Le blanc de l’innocence des premiers jours où l’amour primait sur tout le reste et nous faisait voir la vie en rose. Le bleu de la mer et le sable qui se rapprochait à mesure que l’on avançait vers l’été. Envie de m’arracher l’esprit de ventiler ce corps inerte qui sentait le renfermer.

Ouvrir de nouvelles fenêtres dans les murs étriqués du quotidien? Explorer de nouveaux horizons, sans jamais se retourner, maintenir le cap et toujours avancer. Suivre cet arc en ciel qui arrivait après la pluie et se laisser glisser dessus. Avec deux mois de retard, me voici plein de bonnes résolutions, et n’en tiendrais-je qu’une que ce serait déjà bien !

Sortir du gris de l’hiver et peindre en fuchsia un nouveau monde dont je serai le roi. Pourquoi fuchsia? Pourquoi pas?

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