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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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3 juin 2010

Big One

Laissant les années et quelques carnets bien remplis derrière moi, j’aborde cette journée et la nouvelle ère qui s’annonce un peu plus léger. Une nouvelle étape vient de commencer !  Qu’on la nomme déclin ou plénitude selon que l’on s’accorde à voir la quarantaine comme la fin de l’indolente adolescence ou le début d’une douloureuse et pénible descente aux enfers. Une chose est sûre, rien ne sera plus jamais comme avant ! A partir d’aujourd’hui la balance s’inclinera petit à petit mais irrémédiablement d’un seul et même côté, emportée par le poids des années. Seule la mort, ou l’existence prolongée au-delà de toute espérance pourrait venir contraindre l’ordre ordinaire des évènements dans cette lutte acharnée que l’on sait (sauf miracle) perdue d’avance. Autre certitude, la seconde moitié qui nous attend, pour plus heureuse que la première n’en sera pas moins rude. L’esprit en fuite et le corps en vrac, c’est à bout de souffle que nous atteignons la ligne d’arrivée. Vous me direz qu’après, nous aurons bien le temps de nous reposer ! (Tout le temps du monde !) Ce repos éternel qui nous est promis à grand renfort de propagande et de slogans, après la mise en terre et la phase de décomposition qui la suit. Ce serait donc ça l’état de grâce ? Dieu ne vous en déplaise, bectés par les vers, le cercueil imputrescible où l’on nous aura soigneusement placé nous survivra bien quelques décennies avant d’être rongé à son tour. Seules les poignées en laiton ou en bronze bien nettoyées, après plusieurs siècles passés dans le substrat ou le béton armé pourront être réutilisées pour orner la bière d’un nouveau macchabé.

(Dans ces temps lointains, quand les enterrements seront dépassés, il n’est pas impossible que des ferrailleurs d’un nouveau genre face leur beurre en déterrant les petits bouts de métal jaune qu’ils forgeront et transformeront en lingots ! C’est une façon comme une autre de se constitué un stock au moment où ayant extirpé du ventre de la terre toutes ses richesses, nous aurons épuisé jusqu’au dernier atome de cuivre et d’étain.)

Pour l’heure, nous n’en sommes pas là ! En haut du col certes mais sans savoir si je vais dévaler la pente qui le suit d’un coup, rebondissant sur mon séant ou bien en cavalant la mort aux trousses, ou encore zigzagant, descendant d’un pas hésitant vers la prairie où les chrysanthèmes supplantent à l’automne les pissenlits. En toboggan ou par les chemins de traverse, j’arriverai bien assez vite en bas, pour rejoindre cette dernière demeure qui m’attend. La fin du monde existe bien ! Pour moi comme pour vous, elle est programmée depuis le jour de notre naissance. En ce qui me concerne, la mort s’annoncera ou frappera par surprise vers la fin de la première moitié de ce premier siècle du troisième millénaire. Peut être même dans la seconde moitié si j’ai un peu de chance, mais pas après ! A moins de plier l’espace temps et de faire un bon en avant pour contempler ceux qui me survivront (ne doutant pas que d’aucuns ne me succèdent, et prolongent leurs séjours après mon départ pour l’au-delà), nul moyen de savoir combien d’entre vous seront encore là au soir de mon décès !

Le jour d’après, un terrible cataclysme, un séisme de grande magnitude, le « big one » ou un super volcan pourrait tout balayer ! A moins que l’exterminateur de vienne d’en haut ? Non d’une prophétie, mais qu’une comète, un astéroïde ou encore de l’astre solaire fatigué de cracher sur nous sa lumière ultra violente, venant lécher la croute terrestre lors d’une super éruption. Notre petite planète ressemblerait alors à un quignon de pain oublié au fond tu grille-pain carbonisé par une cuisson répétée. Il faudrait alors cette fois nous replongé dans le passé, rembobiner la pellicule pour voir défiler nos meilleures années sur l’écran virtuel de nos pensées. Le grand film de l’humanité ! Conservant les meilleurs clichés, les scènes de guerres, les invasions, les conflits (géopolitiques, ethniques ou religieux.), la misère et la famine qui nous ronge quand la vengeance seule nourrit l’homme.

Le pire des maux, ne viendra pas de l’espace, il est en nous depuis que l’homme s’est redressé sur ses deux pieds ! Cet hominidé soit disant pensant qui voit l’autre comme une menace constante à sa propre survie ! Se maintenant en vie dans l’attente d’un jour meilleur, d’un monde plus beau et plus harmonieux ce qui lui donne excuses et prétextes pour tout détruire à loisir afin de façonner son nouveau paradis !

La vie en « société », mot horrible entré de force dans nos têtes, martelé, gravé dans les esprits comme sur le granit d’un tombeau est un concept désuet qui s’écrit en lettres écarlates d’un bout à l’autre de la planète. Société : Ensemble d’individus participant à l’élaboration d’une vie en commun. Cette définition ne précise pas le degré d’investissement, pas plus que les conditions de vie des soi-disant « partenaires ». (En espagnol le mot « socios » désigne les « associés » d’un même groupe patronal, social ou associatif, un club par exemple.) Sans garanties de réussite aucune, né ici tout sera facile, né là-bas, tout ne sera que chaos et souffrance !

Pour maintenir notre système (féodal) nous baissons la tête pour ne pas voir ces différences. Les écouteurs de l’I-pod bien enfoncés dans les esgourdes, le col relevé, on marche d’un pas pressé, feignant que l’on va quelque part. Que les autres meurent de leur côté est le cadet de nos soucis, pourvu que le sang (impur) qu’ils versent n’éclabousse pas le revers de notre dernier et immaculé pantalon acheté en solde sur internet! Insensibles à tout, nous courrons droit à notre perte sans même nous en rendre compte. Par les interminables corridors d’une existence égoïste, nous atteignons des buts qui n’en sont pas. Acculés dans le train d’une vie minable et sans classe, attelés à une routine de bazar qui nous détourne de nos vrais objectifs. Mais tant qu’on nous laisse en paix, que l’on ne nous enlève pas nos privilèges et notre petit confort illusoire, nous ne lèverons pas le petit doigt pour ces gens là !  Et puis avec « la crise », nous avons déjà bien à faire chez nous! Qu’importe que quelques uns (quelques centaines de milliers voir quelques millions) ne périssent si cela peut alléger notre fardeau ?

L’occident serait donc le paradis sur terre ? Un grand verger ombragé qui exporte ses fruits pourris au quatre coins de la planète ! Attention à ceux qui en mangeront car après la disette viendra l’heure de la diarrhée ! L’homme est un animal, le seul prédateur qui trouve ses proies parmi sa propre espèce ! (D’autant que d’ici peu, il aura exterminé toutes les autres.) Dans un futur pas si lointain, il n’est pas exclu que certains d’entres nous ne servent de pitance aux plus forts et aux nantis qui nous gouvernent. Une fois dépecés, découpés, mis en boite ou empaquetés sous vide nous referons notre apparition sur les bonnes tables de la high society ! Sous forme de magrets ou en petits morceaux au fond d’un bol de potage insipide pour permettre aux élus de survivre dans une apparente allégresse! Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un ! Le dernier homme ! Un anthropophage qui se dévorera jusqu’aux entrailles pour faire durer un peu plus encore le cauchemar. Caressant l’illusion qu’il maitrise son destin quand nous savons très bien que nous ne contrôlons rien de rien !

Pour ne pas marquer notre fin d’une croix blanche sur le grand calendrier universel, nous est-il encore possible de changer ? De modifier notre comportement, nos habitudes avant qu’il ne soit définitivement trop tard ? Sinon ? Et bien, tant pis pour nous et se sauve qui peut ! Sachant que l’autre là-haut, bougon, assis depuis des siècles sur son gros nuage ne nous viendra pas en aide bien trop occupé qu’il est à faire la météo.

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