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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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20 juin 2010

Histoire de fesses

L’été dernier… Premier jour des vacances… Les fibres en nylon du repose pieds sur lequel je m’assieds, dilatées à l’extrême par le soleil d’Andalousie qui tout au long de l’année régit les saisons et malmène sans distinction les gens et les matériaux cèdent sous mon poids au moment même du contact! Bilan de la manœuvre, pour avoir eu la stupidité de prendre comme tabouret un siège qui n’en n’est pas un, je me retrouvais les quatre fers en l’air, jurant par tous les diables, moi qui ne prétendais rien d’autre que griller quelques heures à l’ombre d’un astre solaire rayonnant en ce mois de juillet.

Suite à l’écrasement du coccyx provoqué par la chute, je passais les jours suivants dans une semi-invalidité, privé de ma souplesse et d’une partie non négligeable de ma liberté de mouvements. Déambulant clopin-clopant de la maison à la voiture devenue indispensable à tous mes déplacements. Posant un pied devant l’autre de la démarche mal assurée d’un robot à l’engrenage rouillé. Un de ces jouets d’antan en fer blanc occis par le temps. Condamné parfois à une retraite prématurée par quelque collectionneur sadique sans ne jamais avoir été manipulé par des mains d’enfant. Derrière le verre d’une vitrine, bien protégé, à l’abri de tout même des regards qui depuis bien longtemps ne s’arrêtent plus sur lui, le petit robot dépéri. Moi, depuis la fenêtre de la cuisine, je regarde les autres, agiles, passer sans jamais se détenir. Et pour cause, ils ne savent pas que je les observe !

Jeudi 17 juin 2010… Trois jours seulement me séparent de la fin de mon séjour à Paris… Jardin du Luxembourg de bon matin… Dernier tour de mon footing quotidien. (Ce sera le dernier des derniers mais cela je ne le savais pas encore !)

Diagnostique du médecin que je verrai le lundi suivant… TENDINITE !

Adieu ma semaine à Barcelone et adieu mes amis ! Les feux de la Saint-Jean cette année brilleront sans moi. Au revoir aussi l’Andalousie… Cette bande de terre qui courre le long de la côte atlantique du Portugal à Tarifa me résiste depuis sept ans, elle m’attendra bien une année de plus !

Aux passants qui s’étonnent de ma démarche j’aimerai dire que : Non ! Je ne sors pas d’une maison de santé ni de la prison du même nom ! Je n’ai pas été le jouet, la poupée des semaines durant d’un gros costaud ni de plusieurs qui faute de mieux se seraient fait la main sur moi, me prenant pour une fille. (C’est qu’en milieu carcéral et c’est à déplorer, on ignore la mixité ! Combien de pauvres détenus ont eu à subir les abus d’un codétenu en mal d’amour?) Ainsi cajolé, à tour de rôle, à tour de bras par mes compagnons d’infortune, serré d’un peu trop près, on pourrait comprendre que j’ai peine à marcher aujourd’hui… Mais pour une simple tendinite !

A ces gens qui posent donc sur moi des yeux réprobateurs sans savoir, en pensant que si j’ai choisit de contrarier la nature, il est normal qu’elle m’est punit, je demanderai simplement de ne pas prendre ma vessie pour une lanterne!

Si quoi que je dise et pour si peux que je fasse, j’ai mal au fesses, c’est que j’ai trop couru à vouloir rattraper le temps perdu ! J’ai accumulé les tours, m’appliquant moi-même la sanction au terme de ma course ! (Désolé mais j’ai toujours été rétif aux sports collectifs !)

Muscles et tendons bandés, à petites foulées, sans me presser, jour après jour, du boulevard Saint-Michel en redescendant le long de la rue Auguste Comte, mordant la rue d’Assas, puis longeant la rue Guynemer et le début de la rue de Vaugirard en passant derrière le Sénat, et remontant pour finir la rue de Médicis avec le Panthéon en point de mire et la sortie toute proche. Derrière les barreaux d’une verte prison, trois semaines durant, j’ai battu des records de connerie !

Demain j’ai rendez-vous chez le kiné qui passera sur moi ses mains expertes pour tenter de me décoincer! Et si ça ne suffit pas, j’irai voir un toubib (un vrai), je me soumettrais aux rayons X d’un radiologue, écouterai les conseils, appliquant les traitements prônés par quelques spécialistes zélés, praticiens surpayer dont les dépassements d’honoraires m’apprendront à vouloir me surpasser et à croire que je peux laisser derrière moi cette vie ordinaire qui sans cesse me rattrape !

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