L'autodétermination

Il y a le Canada, le caca et nada !

Le Ghana, ce gars là et les autres.

L’Afrique désargentée et le fric, ici qui pourri tout !

L’Amérique latine.

La mère d’Eric mon pote prof, Nadine.  

Qui prépare ses compotes indolente et me profère,

De fausses menaces de mort, si je n’en emporte pas !

La France est ainsi paradoxale, divisée.

Si profonde et superficielle à la fois.

Et puis il y a l’Europe…

Celle que l’on rêvait jadis,

Et celle bien réelle dans laquelle on cohabite aujourd’hui.

L’Europe des douze, des quinze, des vingt et puis demain…

L’Europe sans fin, utopique et cruelle pour certains.

Sans frontières, barrières de langues, ni préjugés.

Son horizon étiolé se profile déjà dans le lointain.

Mais pour contrecarrer se souhait fédérateur,

Il faut compter avec les voix des mécontents.

Récalcitrants au changement, hermétiques au progrès.

Ils prônent l’immobilisme quand la révolution déjà est en marche.

Nationalistes, régionalistes, et autres sécessionnistes,

Croient avoir leur mot à dire dans cette nouvelle configuration.

Si assoiffés d’indépendance dans leur discours,

Qu’ils en oublient les principes même de la liberté.

Ils voudraient nous faire revenir un demi-siècle en arrière.

Remettant en cause nos acquis sociaux et les avantages à être unis.

Au nom de prétendues « particularités » territoriales, de spécificités culturelles,

De « droits historiques » et « d’autodétermination » inconditionnels.

Ils n’hésitent pas à déterrer la hache de guerre,

Brandissent à tout bout de champ leur bannière comme on lève un fusil.

Encourageant par ce geste l’affrontement. 

Rouvrant les vielles blessures et ravivant les rancunes primaires.

Ils usent et abusent de néologismes trompeurs à de seules fins électorales.

Ou parce qu’il est plus simple de faire dans la démagogie quand on est à court d’idées.

Promettre l’impossible n’engage à rien, mais combler les attentes des électeurs !

Ils se parjurent et se vautrent sans discrimination dans le populisme poissard.

Entre bains de foule contagieux et poignées de main de connivence.

Tout est bon pour trouver un soutient, des adhérents à leur projet,

Et le porter, à bout de bras (certes) devant les autorités compétentes,

Qui trancheront en cas de doute ou les tribunaux internationaux.  

Pour légitimer des idéaux dépassés ou une carrière politique qui bat de l’aile.

Pas besoin de référendum ni de scrutin. On pioche ça et là.

A gauche puis à droite, sans avoir de compte à rendre à personne!.

Prenant presque toujours aux mêmes,

Et se reversant ensuite les dividendes « entre amis ».

Quand au citoyen, au peuple souverain,

Il ne voit presque jamais la récompense à ses efforts,

Les bénéfices octroyés pour son engagement disparaissent dans la nature.

Dans cette politique de bazar, les dirigeants jouent les vedettes devant un publique soumis.

Qui ne décide de rien ou de si peu, qu’on en vient à se demander,

S’il ne serait pas plus judicieux pour ne pas dire utile,

De convertir les urnes de la République en urinoirs publiques.

Etant moi-même en ce moment en pénurie de bons mots,

De nouveaux vocables riches et intelligents, subversifs, récurrents !

Je vais aller manifester mon propre mécontentement, aux toilettes.

Bien déterminer à lâcher mes principes, à laisser choir mon égo,

Dans la cuvette immaculée de cabinets et puis après,

Je tirerai la chasse, comme si de rien n’était !