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Le blog littéraire de Cedric Josse
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  • Ce blog mélange récits, expériences personnelles, analyses et critiques de la société le tout ponctué de commentaires sur l’actualité nationale/internationale. Este blog mezcla relatos, experiencias personales, análisis y critica de la sociedad.
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23 janvier 2009

"Crisis"

Sans_titreLa crise n’épargne personne! Riches et pauvres, on est tous à la même enseigne quand la crise vient frapper notre couple. On était allé boire un verre dans ce bar de Salamanca où les sièges sont recouverts de peaux de vaches. C’était comme cela qu’on s’en souvenait et aussi parce qu’il était tout près de son travail. On avait descendu Conde de Peñalver jusqu’à Goya, puis, remontant la grande rue commerçante on avait bifurqué sur la droite remontant General Pardiñas. Après quelques pâtés de maisons, un cubain jovial nous ouvrit la porte de l’établissement. Il eu été plus simple et surtout beaucoup plus rapide de prendre Ortega et Gasset puis d’emprunter directement la rue du bistrot mais on était pas pressé, si on avait pu attendre deux mois, on pouvait bien encore patienter un quart d’heure. Le bar était bondé, toutes les tables occupées et seule une paire de tabourets recouverts du fameux tissus imprimé aux couleurs du bovidé propre à tout restaient libres au comptoir. Va pour le bar! Après tout, bien que rien ne presse, j’étais tout de même impatient de savoir. Quelles explications allait elle me fournir au sujet de cette tension inattendue qui était venue s’installer dans notre couple ces jours derniers? La crisis planait sur nous de toute sa hauteur! Après tout on ne pouvait pas ainsi jeter aux orties un an de vie commune? La tension était à son paroxysme, chacun ne sachant trop que penser de l’autre et nos retrouvailles avaient des airs d’adieux. On aurait du être heureux, célébrer nos un an dans la joie et c’est à peine si l’on arrivait à se regarder. Évitant le regard de l’autre, de peur d’y voir sans doute ce que l’on craignait d’y trouver! Que l’amour s’en était bien allé et avec lui tout le reste et que comme deux étrangers on devait se forcer pour se parler. Embrayer et mettre le pied dans cette conversation que l’on redoutait et que l’on savait par avance inutile et stérile. Asséner des vérités auxquelles on ne croyait pas mais que l’autre faute de mieux ne pourrait pas contrer. Car tout était dit avant même que l’on ait eu à ouvrir la bouche. Il n’y avait rien à expliquer, juste des faits, de petits forfaits sans importance et la pensée d’en commettre d’autres, et c’était tout cela qui faisait pencher la balance du mauvais côté. Comment tout avait commencé? Je l’ignorais! Bien sur, c’était moi qui était parti, non que j’ai pris la fuite cette fois, je m’étais juste éloigné quelques semaines. Pour le boulot et pour « raisons familiales » comme on dit. Deux mois, il est vrai c’était long! Pour moi non plus le temps n’avançait pas toujours à la même vitesse, tantôt pressé, parfois presque détenu, il allait à son rythme au gré de ce que l’on en faisait! Nul doute qu’elle ai pensé à moi au cours de ces huit semaines passé seule à Madrid. Seule, enfin pas tout à fait! Elle avait aussi pensé que moi de mon côté, seul à Paris, je ne pensais peut-être plus à elle. Alors c’est tout naturellement qu’elle était allé chercher auprès d’autres le réconfort nécessaire. Et c’est bien gentiment et tout naturellement aussi qu’ils l’avaient conforté dans ces croyances. Moi, si loin et bien trop occupé comment pouvais-je penser à elle! Le lit de mon malheur était fait, il ne restait plus qu’à trouver l’heureux protagoniste qui dormirait dans mes draps! Tout cela je le savais ou l’avais deviné. Ce qu’en revanche je ne connaissais pas, c’était jusqu’où elle avait poussé sa quête de réconfort et surtout ce qu’elle désirait à présent. Il lui fallait choisir entre l’amour retrouvé et cet autre, tout frais tout neuf qui ne demandait qu’à éclore! D’un côté la raison de l’autre l’élan irraisonné de la passion ou du moins de ce qui s’y apparentait le plus! Elle pouvait renforcer une relation qui jusque là allait bien ou la troquer au profit d’une autre qui n’irait peut-être pas plus loin que l‘aube du lendemain. C’est en vain qu’elle se mis en devoir de m’expliquer l’inexplicable. Que si elle avait succombé, c’était un peu ma faute. Que je l’avais délaissée et qu‘elle s‘était sentie seule. Non que je la laissa pour retrouver quelques maîtresses intrépides ou muses insolentes, mais pour elle c‘était la même chose. Maintenant la « déposition » qu’elle m’avait fait deux jours plus tôt par téléphone. Elle n’avait selon elle péché qu’à moitié! Où donc l’autre avait-il planté son hameçon? Elle n’avait pas franchis les limites! Mais les limites en question son vigoureux assaillant les avait peut-être bien enjambé? Il faudrait être saut ou assurément trop confiant pour se contenter d’aveux faits sans même que l’on ai eu à les demander. Nul doute que si elle disait la vérité elle en occultait toutefois une partie. Tout était dans la nuance, et si pour moi le gris se rapprochait d’avantage du noir, pour elle il était proche du blanc cassé et pouvait tout aussi bien selon la lumière devenir immaculé! Que fallait il donc croire et qu’étais-je prêt à entendre pour sauver notre couple? Si je ne suis toujours pas persuadé que sa vérité soit la mienne, et qu’elle ne m’ai dit de cette affaire que ce qu’elle jugea nécessaire, occultant l’odieux au profit de l’obséquieux, je suis néanmoins disposé à lui accorder le bénéfice du doute. Le doute c’était bien là le maître mot qui était venu gangrener toute cette histoire. Ce doute que ce qu’elle n’avait donc pas fait remettait en question ce qu’on aurait pu faire. Le cubain du début renouvela consommations et amuse-gueules tandis qu’enlisés dans notre bourbier et nos explications réciproques, faisant résolument la gueule, on échangeait points de vue et propos sans parvenir à se comprendre! Quelques verres encore et on s’en est allé sans mot dire, maudissant l’autre et sachant que pour soigner nos maux il faudrait réapprendre à s’aimer.

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