La voix de son maître
La plus belle fille du monde existe et vit à Genève. Elle vient tout juste de passer à ma hauteur en haut de la rue Etienne Dumont, juste avant d’arriver sur la place du Bourg-de-Four. Mon long week-end en Suisse s’achève ce vendredi. Quatre jours pas vraiment romantiques passés loin de chez moi. « Chez moi ! » Là où je vis et Bea généreusement me tient compagnie. Plus je voyage et plus je suis perdu. Sevilla, Valencia, Barcelona, Lisboa, Cádiz, Niza, Mónaco, Paris, Luxemburgo y ahora Ginebra! Je ne sais même plus dans quelle langue m’exprimer! Au lieu d’en parler une correctement, j’en baragouine plusieurs que je mélange dans un argot que je suis le seul à comprendre. J’invente des mots, abuse de métaphores foireuses quand elles servent ma verve et use de termes décadents voir éculés simplement parce que leur chant trouve grâce à mes yeux au moment où je relis (ou relie) mes notes (vous choisirez) à haute voix. Crier mon désarroi ! Répandre l’éco à mes pensées sur la blogosphère ou le projeter dans la troposphère ! J’exulte en éructant de bons gros mots pondus tout chauds pour chasser mes maux intérieurs. Des maux imaginaires d’une virulence inimaginable quoiqu’inventés ! L’imagination est un don que pour qui en est totalement dépourvu. Pour les autres, elle témoigne de leur souffrance face au quotidien. Un mètre quatre vingt, des jambes d’échassier, un petit popotin moulé dans un fourreau en satin. Col relevé, cheveux au vent, maquillée mais pas trop, elle trottine et la musique aigüe de ses talons marque le rythme de ses pas cadencés. Comme dans un défilé ou une marche militaire, le nez en l’air et la démarche assurée, elle fait fi de remarquée que tout le monde la regarde. Les autres nanas jalouses comme tous ces types qui détournent le regard sur passage. Ils ne s’y sont pas trompés, elle est plus que jolie ! L’un lui reluque le cul tandis que celui que j’ai devant moi plus timide emprunte confus une voie sans issue quand mes yeux se posent sur lui. Moi qui l’ais effleuré à seulement quelques centimètres, je souris. Cette belle inconnue m’a redonné espoir que rien ne saurait être perdu qui n’est encore existé ! Bien que l’amour on le sait, les poètes et les écrivains nous l’on assez déclamé soit un leur, il n’est point défendu de croire en lui ! (C’est peut-être là le début du bonheur.) « Aimer », c’est avoir de la compassion envers soi « Etre aimer » ou faire en sorte que l’on vous aime, que quelqu'un s’attache à vous, c’est témoigner à l’égard de cette personne la même com-passion. A l’endroit, à l’envers, l’amour se déclinera toujours à la seule et même personne... J’aime, je l’aime, je suis amoureux, je crois que je suis amoureux, je ne l’aime plus (enfin plus comme avant). Je ne sais plus !